Stephen Orlando, photographe de l'Ontario, a utilisé des leds fixés aux pagaies et un temps long d'exposition...
Superbes images, Bottadio. Je ne connaissais pas, mais je vais rebondir là dessus.
Auparavant, je voudrais terminer mon petit topo sur les masques Yupik.
Dans "la voie des masques", Claude Lévi-Strauss raconte: "Il est à New York, écrivais-je en 1943, un lieu magique où les rêves de l.enfance se sont donné
rendez-vous ; où des troncs séculaires chantent et parlent ; où des objets indéfinissables
guettent le visiteur avec l.anxieuse fixité de visages ; où des animaux d.une gentillesse
surhumaine joignent comme des mains leurs petites pattes, priant pour le privilège de construire
à l.élu le palais du castor, de lui servir de guide au royaume des phoques, ou de lui enseigner
dans un baiser mystique le langage de la grenouille ou du martin-pêcheur. Ce lieu, auquel des
méthodes muséographiques désuètes, mais singulièrement efficaces, confèrent les prestiges
supplémentaires du clair-obscur des cavernes et du croulant entassement des trésors perdus, on
le visite tous les jours, de 10 heures à 5 heures, à l.American Museum of Natural History : c.est la
vaste salle du rez-de-chaussée consacrée aux tribus indiennes de la côte nord du Pacifique qui va depuis l.Alaska jusqu.à la Colombie britannique."
« [...] pour répondre à notre demande [Carlebach] faisait surgir d’une caverne d’Ali Baba dont nous connûmes vite le mystère de précieux masques en pierre de Teotihuacán, et d’admirables sculptures de la côte nord-ouest du Pacifique alors tenues, même par les spécialistes, pour de simples documents ethnographiques ». En vérité, la caverne d’Ali Baba n’est autre que ce lieu fabuleux qu’est l’annexe du Museum of the American Indian – où sont stockées plusieurs centaines de milliers de pièces – que les collectionneurs connaissent peut-être mieux que le musée lui-même."
http://gradhiva.revues.org/1125 Dans cette boutique du brocanteur Julius Carlebach, attirés par toutes ces merveilles, se retrouvaient des gens comme André Breton, Robert Lebel, Max Ernst, Roberto Matta et Claude Lévi-Strauss, des artistes ou intellectuels qui gravitaient autour du surréalisme et qui étaient en exil aux USA durant le 2ème guerre mondiale.
C'est ainsi que plusieurs masques Yupik du musée du Quai Branly ont appartenu autrefois aux collections personnelles de Lebel ou de Breton (la collection de ce dernier est présentée au centre Pompidou. Photo 1) Photos 2, 3 et 4 : les masques Yupik d'André Breton