Talmont sur Gironde
La commune de Talmont-sur-Gironde, d'une superficie de 444 hectares, se situe sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde. Entourée par les communes d'Arces et de Barzan, elle présente une façade sur l'estuaire large de trois kilomètres, et s'enfonce à l'intérieur des terres sur environ un kilomètre et demi.
Le bourg de Talmont, dominé par l'église, est juché sur un promontoire rocheux. Entouré de falaises hautes parfois de six mètres, ce promontoire est en fait un ancien îlot calcaire ; il était complètement séparé du rivage, à l'époque où l'estuaire baignait l'espace aujourd'hui occupé par des marais, jusqu'aux terres hautes d'Arces et Barzan. De cet îlot s'en détachait un autre, à l'ouest : appelé "rocher du Sphinx" en raison de sa forme, il a été détruit par les Américains en 1918 dans le cadre de leur projet de port.
À l'est de ce promontoire, la petite anse du Caillaud est en cours d'envasement. Les vases et les herbes l'envahissent peu à peu. L'ancienne digue en pierre qui contourne l'anse paraît aujourd'hui bien inutile, tout en conservant tout son intérêt lors des coups de mer. À la limite du promontoire, le port est installé sur un chenal qui perce les vases.
Au-delà de cette anse, le hameau du Caillaud est installé sur un autre promontoire rocheux, une ancienne presqu'île reliée aux terres hautes de Barzan par un isthme. Ce promontoire, incliné vers le nord, culmine au sud à 24 mètres d'altitude, puis tombe à pic dans l'estuaire en d'impressionnantes falaises. Ces dernières courent depuis la pointe de Cornebrot, à l'ouest, jusqu'à la pointe de la Roche, à l'est, puis obliquent vers le Porteau de Haut en surplombant la baie de Chant-Dorat. Le plateau au sommet du promontoire, autrefois occupé par des champs et des moulins, l'est depuis peu par des vignes. Plus d'une quinzaine de carrelets s'égrènent près de la pointe de Cornebrot.
À l'ouest du bourg et de son promontoire s'étire une autre anse, bien plus ample que celle du Caillaud. Longée par une digue et par la route qui conduit à Meschers, elle relie Talmont à la pointe de Dau. Soumise au flux et au reflux de l'estuaire, cette anse commence elle aussi à être envahie par les vases et la végétation, dans sa partie est.
L'essentiel du territoire de la commune est constitué de marais desséchés, qui se prolongent sur une petite partie de la commune d'Arces-sur-Gironde, jusqu'au ruisseau de Bardécille, et même sur la commune de Meschers. Tous ces marais sont protégés de l'estuaire, d'une part par la digue que longe la route de Talmont à Meschers, d'autre part par celle qui contourne l'anse du Caillaud
Ces marais regroupent plusieurs entités différentes par leur paysage et leur organisation. Les deux tiers, appelés marais de la Cabane, de part et d'autre de la route surélevée de la Passe, sont formés de vastes parcelles quadrangulaires délimitées par des canaux et des fossés. Consacrées pour l'essentiel à la céréaliculture mais aussi à l'élevage, ces parcelles sont ponctuées de quelques tonnes de chasse. Ces marais sont le résultat des dessèchements de la fin du 18e siècle.
Au nord, en limite d'Arces, et au sud-est, à l'arrière du Caillaud, de la Fond et du Porteau de Bas, le Petit Marais et les marais de Talmont sont constitués de parcelles plus petites et plus longilignes, la plupart en prés, séparées par des fossés et des haies de tamaris. Il s'agit là des anciens marais communaux, créés au moment des dessèchements dans les années 1780, puis partagés entre les habitants au moment de la Révolution. Un pont, franchissant un ruisseau, relie ces marais aux terres hautes d'Arces.