Risques, dangers, situations difficiles et comment s'en sortir

Démarré par ours, 09 Septembre 2011, 20:05:42

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ours

Tu ne veux pas nous en dire un peu plus sur ta mésaventure ?

Je crois que toutes les expériences peuvent apporter quelque chose aux uns et aux autres ....


"Le mieux c'est d'être effectivement en groupe"
oui, mais ça c'est ce qu'on dit après coup : j'aurais dû, il aurait fallu ....  ;)
Site artistique personnel https://jeanyvesamir.fr/

fabrice

Andy a raison, se préparer n'élimine pas le risque, qui par définition n'évoque qu'une probabilité d'un évènement.
Le fait de savoir réentrer avec les oreilles n'élimine pas la probabilité d'une grosse vague non prévue.
Par contre la même vague devient un danger si la pratique ne permet pas de l'absorber et de revenir à une situation normale (soit par un contrôle du bateau, soit par des gestes de ressallage apropriés)

On dit bien "le risque zéro n'existe pas", n'en déplaise au gouvernement qui en est friant. Ce serait effectivement un non-sens mathématique  :roll:
La préparation améliore la décision face au risque (suis-je capable de faire face à ce force 6 par 3 mètre de creux ?)

Depuis que je me suis mis au va'a, je constate que de disposer d'un flotteur pendant que j'écope sécurise grandement les choses : Même une grosse vague à peu de chance de me retourner pendant que j'écope assis en amazone côté gauche (le flotteur est toujours à gauche)
D'un autre côté, comme je suis débutant et qu'un V1 est moins stable qu'un K1, j'écope plus souvent.

En clair : Le risque de chute est plus grand, mais le danger moindre. Rigolo non ?

altern

#32
Citation de: ours le 19 Septembre  2011, 09:33:16
Tu ne veux pas nous en dire un peu plus sur ta mésaventure ?

Je crois que toutes les expériences peuvent apporter quelque chose aux uns et aux autres ....


"Le mieux c'est d'être effectivement en groupe"
oui, mais ça c'est ce qu'on dit après coup : j'aurais dû, il aurait fallu ....  ;)

Rien de particulier, baignades etc ... On en profitait avec un groupe a s'amuser a sortir et a remonter dans les kayaks, rassurant de s'apercevoir qu'on y arrive.
Après on a fait le con avec des dessalages et tentative d'esquimautages et pafff  :dents:  Je suis rentré en boitant :p

PS: d'ailleurs je pars 2 jours dans le Verdon en Kayak, pour une petite reprise physique et morale. Je prend la voile au cas où :p A++
Necky Manitou II, Nahskwell Fit 11'0 et un Pingouin!

yves76

 Je viens de découvrir le sujet ,que je trouve très intéressant car il peut apporter beaucoup.
Tout d'abord , je suis d'accord sur 2 affirmations qui peuvent sembler contraire mais ne le sont pas: "Le risque Zéro n'existe pas (et n'existera jamais) " et" une bonne préparation limite (énormément) les risques".
Et j'ajouterais prendre des risques met du piment à la vie  (même si on doit la perdre!).
Je pense également que de prendre volontairement des risques calculés , se mettre dans des situations difficiles volontairement permet de progresser et de faire face à des situations (très) difficiles imprévues , n'en déplaise à Louis , on peut toujours les rencontrer même avec la meilleure préparation possible! :'(


Une anecdote qui m'est arrivé hier soir au Havre sortie pêche après le boulot:
  Windguru , pourtant souvent fiable avait prévu 17 noeuds de sud (vent de mer) avec pointe à 25, j'avais donc prévu une sortie kite ou planche.
A 17 heures , le vent annoncé est beaucoup faible que prévu je décide donc plutôt une sortie pêche en kayak à la traîne, je pars de la cale du port situé en face de chez moi , pour plus de précision ,il faut savoir que la sortie du port de plaisance est la même que celle des super tankers et autres paquebots , portes containers géants et autres...
je pars passe les digues dans une mer houleuse, clapot dans tous les sens , situation prévu , je fais une bonne nav ,recherche même les déferlantes pour le fun , failli me retourner dans un surf : normal risque volontaire et sans conséquence si c'était arrivé car arrivée sur plage peu pentue (marée basse) .
Puis je rentre vent de face , fatigant (prévu) je m'apprète à franchir les digues avec ces maudites vagues croisées et dure à négocier , situation encore prévue lorsque sort à grande vitesse un géant des mers situation possible , bien sûr mais pourquoi pas 10mn avant ou après? il faut savoir que du fait de la crise il y a peude bateaux en ce moment et c'était le 1° a sortir depuis 2 heures que j'était sur l'eau! :inlove:


Et là ça été vraiment "rock and roll" et là je pense que sans les centaines de sorties accumulées c'était à la baille que ça finissait!!du bouillon énorme pétant dans tous les sens (le monstre en passé à 50m de moi!! :/ )


Mais je citerai la maxime favorite de ma mère (91 ans) :"Vas ou tu veux , meurs où tu dois"
Kayaks :Seawave , Rush2 , Twist2 de Gumotex
              construction bois perso Shesapeake 17 et millcreek13

supportBRM


annickemmanuel

monstre, géant, ... en normand du havre, ça signifie super tanker?

yves76

 Ce sont de petits bateaux de 350/400m de long*50/60m de large et 30m au dessus de l'eau (17m en dessous) . Trés,très impressionnant....
Kayaks :Seawave , Rush2 , Twist2 de Gumotex
              construction bois perso Shesapeake 17 et millcreek13

grober

Citation de: yves76 le 28 Octobre  2011, 08:27:44
Ce sont de petits bateaux de 350/400m de long*50/60m de large et 30m au dessus de l'eau (17m en dessous) . Trés,très impressionnant....
:blink: En même temps.....350 ou 400m et 50 par 30 :/   tu les vois de plus loin....

annickemmanuel

Ours demandait dans un autre post comment évaluer si les conditions de sortie sont sécurisante ou dangereuse?.Comme dirait zezette, "ça dépend". De quoi? non, plutôt de qui.

Chacun à ses propres limites physiques et surtout mentales. Chacun connaît plus ou moins bien son embarcation et le lieu de navigation.
Donc, ça ne peut être que subjectif. Sachant qu'une situation que l'on juge une fois sur l'eau de "dangereuse", c'est déjà un coup qu'on prend au mentale et nos gestes seront moins propres.

Donc, si l'on ne connaît pas bien son embarcation (mon cas aujourd'hui avec le Pyranha Fusion RT que je ne sais pas esquimauter) et qu'il est annoncé 35km/h de vent avec 65km/h en rafale et 1,5m de houle, je ne m'expose pas. D'autres saisiraient l'occasion pour se faire plaisir.
C'est là la clef, juger le niveau de plaisir que l'on va en tirer.
Sachant que parfois le plaisir vient après avec le "ouais, je l'ai fait".

Alors à chaque moment, chacun trouve sa réponse à cette question.

ours

#39
 
Pour reprendre la conversation ici, il me faut rappeler la question que je posais ailleurs, sur un autre fil ("glagla aux pieds") :

"Vous qui fréquentez beaucoup la mer, comment mesurez vous quand vous pouvez y aller et quand vous ne pouvez pas ? Comment se définit la frontière?
Je demande ça parce que, parmi mes quelques expériences en mer, il y en a eu où j'ai trouvé que je n'avais pas bien su évaluer cette frontière".

Comme dit Andy sur son blog, http://wp.me/pjeym-vE   , c'est une grosse question.
Quelqu'un qui a l'habitude de la mer mesure instinctivement s'il est en capacité de sortir ou non. Pour quelqu'un qui n'a pas cette habitude, c'est plus difficile à évaluer. Même avec un bon entraînement en lac ou en rivière, on peut se retrouver assez désemparé en mer, car les conditions de navigation sont bien différentes. Si j'ai posé cette question, en tant que "marin d'eau douce", c'est pour apprendre un peu à partir de vos réponses.

Andy récapitule et détaille plusieurs points tout à fait instructifs :
-Ma compétence .
-Mon bateau .
-Mon expérience avec ce bateau
-Les conditions de mer, les conditions de vent
-Conditions de courants marins et de marée.
-L'orientation du vent / par rapport à la côte .
-Visibilité
-Équipement vestimentaire
-Choix du bateau
-Navigation solo /matériel de navigation et de sécurité.


J'aurais deux questions supplémentaires :
-         existe-t-il des signaux visuels entre bateaux, par gestes, pour dire que tout va bien, ou au contraire pour appeler à l'aide ? (je demande ça parce que dans un parcours un peu houleux, en croisant un voilier, je me suis rendu compte que je n'en savais rien, et que s'il avait fallu demander de l'aide, je n'aurais pas su comment m'y prendre...)
-         dans le cas d'une randonnée côtière de plusieurs jours (j'y songe...), faut-il prévenir les autorités du port de départ et indiquer le parcours prévu ? Pour prendre une comparaison, c'est ce qui se fait en montagne, les randonneurs indiquent les étapes prévues à la station de départ. Car c'est bien beau d'avoir à bord du matériel de sécurité (fusées par exemple), encore faut-il qu'en cas de difficulté, il y ait quelqu'un pour s'en apercevoir !
Quelqu'un peut-il me dire comment fonctionnent les secours en mer ?

Bon, ne pensez pas que je sois particulièrement angoissé, c'est juste pour me renseigner et prendre un minimum de précautions.
Car sinon, j'adhère à la formule d'Annickemmanuel qui dit :
"C'est là la clef, juger le niveau de plaisir que l'on va en tirer.
Sachant que parfois le plaisir vient après avec le "ouais, je l'ai fait".

Alors à chaque moment, chacun trouve sa réponse à cette question."

Mon meilleur souvenir de balade est sans doute celle qui a été la plus agitée par le vent et les vagues!
Site artistique personnel https://jeanyvesamir.fr/

annickemmanuel

Pour joindre un autre bateau, en dehors du geste de la main pour saluer, je ne crois pas qu'il y ait un signe d'alerte/danger.
La VHF peut être utile pour les grand randonneur.
Il faut informer quelqu'un à terre (famille, ...) et si changement d'itinéraire, essayer de le signaler (Tel, sms, vhf, ...).
C'est plus sûr.

dejah

Dans ces conditions (rafales 40 nds), quel que soit le bateau (toutes tailles et types de propulsion confondus, hors embarcations vraiment armées pour le gros temps), les limites sont proches ! Et encore, il n'y avait pas la mer du vent ! J'imagine qu'au large du cap Dramont, le sémaphore n'a pas du constater beaucoup de mouvements...

Le simple fait d'être déjà capable de faire route face à ce type de vent montre l'étendue des possibilités des KM, tout comme le fait de descendre sous voile au portant :bravo: , mais ne pas se leurrer, ça reste des conditions relativement "sécurisées" (mer non formée, côte sous le vent). En mer ouverte et sans "filet", le risque serait sans commune mesure. Et c'est dans cette appréciation "juste" que l'on fixe sa limite.

Dès que j'en aurai l'opportunité, je suivrai Andy dans ses expérimentations, car c'est seulement là qu'on peut comprendre les bons gestes et les bonnes manoeuvres, et être un peu mieux préparé lorsque ça vous tombe dessus sans prévenir (les prévis ont parfois elles aussi leurs limites).

Pour l'anecdote, on a fait un tout de VTT au Grand Duc au-dessus de Mandelieu ce matin. Là haut, tenir sur le vélo était "limite" aussi :D


SO ~ FB

altern


Vendredi dernier quand je suis parti chercher un objet perdu dans la baie, j'avais l'impression en fonction des rafales que je ne pouvais plus avancer. Ca fait bizarre  :eek:
Effectivement on sent le vent sur la pagaie quand on la lève , impressionnant.

J'étais en petite forme et c'est là aussi que les limites peuvent changer. Ca peut vite partir en vrille  :mur:

Dejah: effectivement sortir en groupe c'est toujours mieux surtout dans des conditions plus viriles  :jap:

PS: d'ailleurs même de retour sur la plage, mon kayak s'est barré avec une rafale ... jamais tranquile  :dents:
Necky Manitou II, Nahskwell Fit 11'0 et un Pingouin!

Petrusmok

Pour enrichir ce sujet d'une expérience délicate de plus, je peux raconter ce qu'il m'est arrivé avec mon Wayland du coté du Cap d'Agde.

C'était la fin des vacances, je n'avais pas ce bateau depuis longtemps, j'étais pas équipé du tout, et je revenais du lac de Serre-Ponçon.
Avant de rentrer chez moi, je me décide a essayer en mer, puisqu'elle était sur ma route.
Le but était de naviguer autour de l'étang de Thau et de voir l'embouchure du canal du midi.

Trop de monde partout en cette fin Aout et ne connaissant pas la région, je me suis retrouvé au Port Ambonne du Cap d'Agde.
Comme je n'avais pas de chariot et que le Wayland dans son sac est lourd, je me suis garé au plus prés sur le mini port des enfants.
J'ai regardé la météo a la capitainerie, et ca me semblait correcte pour le lendemain. Ils annonçaient du vent, mais mollissant l'après midi.

bêtise,(Si on compte pas la bêtise qui consiste a partir en mer sans équipement ;)   ) je n'ai pas re-consulté la météo le lendemain... Ni vu l'état de la mer...

J'ai donc, le jour suivant, monté le kayak, dans le mini port que j'ai ensuite traversé, ainsi que la zone de plaisance jusqu'à me retrouver dans le chenal en direction de la mer.
Sous un grand soleil même si je me disais qu'il y'avait quand même du vent... Mais quand on a décidé d'être idiot, y'a plus de limites
:roll:

C'est seulement arrivé au bout du chenal que j'ai commencé de réaliser que quelque chose clochait...
Je me suis retrouvé en face d'énormes rouleaux auxquels je n'ai pas osé tourner le dos.
Alors j'y suis allé franco en me disant "Vas'y mon pote, flippes pas, c'est normal, c'est le départ, après ca va se calmer"...
J'ai enchainé 3 ou 4 vagues de fous avec des trous d'1 m entre deux, l'adrénaline au taquet.
Quand j'étais dans le trou je voyais rien et me concentrait sur la navigation, et quand j'étais au sommet, je me rendais compte que la mer était démontée partout,
pas juste contre la digue.
Mais allez savoir pourquoi, alors que la raison aurait du me pousser a abandonner, je me sentait étonnamment confiant, dans un état de stress positif, attentif Comme le renard, et les réflexes affutés de l'aigle... Vous voyez ce que je veux dire
:D
Le kayak réagissait bien, je me dirigeais sans peine, bien que secoué, avec l'aide du gouvernail... Je rentrais pas d'eau dans l'hiloire avec le faux pontage et pourtant sans la jupe qui était sous mes cuisses et que je n'avait pas eu le temps de mettre. Le kayak n'enfournait pas trop.
J'ose a peine dire qu'en guise de gilet de sauvetage, je n'avais qu'une chemisette ouverte au vent 
:saint:
J'ai donc décidé de poursuivre en longeant la côte, (a environ 200m je pense), en direction de l'étang de Thau, en me disant que si la première vague de coté me retournait, j'aurais eu que ce que je méritais...
Et en fait j'ai réussi a naviguer en parallèle de la côte en pointant légèrement la pointe avant du kayak au large a chaque grosse vague.
J'étais secoué, mais j'avais la sensation de maitriser, je me sentais en sécurité dans ce kayak, du pur plaisir, ca aurait pu durer...

Mais j'ai vu arriver vers moi un petit bateau a moteur genre vedette. Je me suis dit que si c'était la gendarmerie, j'étais cuit ! J'allais me faire sermonner méchant ! Mais il n'y avait rien de marqué sur la coque, et les pilotes n'avaient rien d'inscrit sur les t-shirts.
Arrivés a ma hauteur, et ralentissant, ils m'ont lancés: "C'est bon la ? Tu es bien, ca va ?"
J'ai répondu que oui en souriant, sans perdre ma concentration et en continuant a pagayer sans demander mon reste.
Mais après leur départ, je me suis dit que si ils avaient pris la peine de me demander ça, c'est que ca devait leur sembler bizarre que je sois la dans ces conditions de mer. J'ai regardé autour de moi, il n' y'avait personne en mer, ni même de jet-ski...
J'ai commencé a redescendre sur terre, si je puis dire, et j'ai décidé de faire demi tour.
J'ai réussi la manœuvre, en prenant bien les vagues de face, et en tournant large.
Je me suis mis en tête de rejoindre le chenal du port d'où je sortais.
Mais après 1/4 d'heure, je me suis retrouvé non loin de la digue sur une mer déchainée, avec des vagues de tempête qui s'écrasaient sur les rochers.
Je maitrisais de moins en moins la navigation, partant même en surf incontrôlé par moment. Ca arrivait en tous sens.
J'étais en train d'analyser la situation et de commencer a réaliser que je ne rentrerai pas par la, quand une grosse vague m'a fait perdre l'équilibre.
Plouf, fini de rire
;)
Désalage, éjecter du kayak avant d'avoir eu besoin d'y penser ou de faire quelque chose pour ça... Je me suis retrouvé a l'air libre a coté de mon bateau retourné,
la pagaie a la main.
Ballotté dans les vagues qui me faisaient monter et descendre, j'étais quand même calme et serein, dans une eau chaude et sous le soleil, ce qui rendait la tempête moins dramatique.
J'avais lu pas mal de trucs sur le net cet hiver sur les moyens de récupérations, et j'ai enchainé rapidos car j'avais du mal a me situer vu la hauteur des vagues... J'avais peur d'être trop près des rochers de la digue.
Ne lâchant pas ma pagaie, je me suis hissé a plat ventre au travers de la coque du kayak et saisissant le bord opposé, je me suis laissé partir en arrière pour le retourner. Ce qui a très bien marché. Le kayak était a demi plein d'eau, la ligne de flottaison un peu enfoncée sans plus.
J'ai accroché la pagaie sur le bateau, et sans lâcher celui ci, j'ai nagé a l'arrière, j'ai saisi l'étrave avec le gouvernail et l'ai enfoncée dans l'eau sous moi jusqu'à que je puise la passer entre mes jambes. Les vagues ne me gênaient pas trop pour ces manœuvres, et j'ai réussit a me mettre a califourchon sur le pont.
J'ai progressé comme ça a cheval jusqu'à me retrouver les fesses au dessus de l'hiloire.
A ce moment la, l'équilibre est devenu plus dur a tenir, les vagues me poussant comme elles voulaient, vu que je ne me dirigeais pas avec la pagaie.
Juste au moment ou j'allais laisser tomber mon fessier dans le kayak, une vague m'a de nouveau retourné et foutu a l'eau.
J'ai répété l'opération de retournement du kayak avec succès, mais ce coup çi, le wayland était plein d'eau jusqu'à ras de l'hiloire.
Pas d'écope et de plus en plus de vagues, j'ai décidé de pas m'épuiser davantage en manœuvre, et de tenter le retour a la nage.
Je me sentais pas en danger, car le kayak presque complètement immergé me faisait quand même une bonne bouée, les étraves encore légèrement visibles a la surface.
J'ai orienté comme j'ai pu le kayak vers une plage que j'apercevais au loin entre deux vagues, et je me suis mis sur le coté du bateau le tenant par l'hiloire et nageant d'un bras en battant des jambes.
Je sentais pas de me mettre devant et de le tenir par l'étrave pour nager. Les grosses vagues qui arrivaient derrière me donnaient l'impression que j'allais me prendre le kayak dans la tête si je me trouvais devant.
Je devais être a environ 150m de la plage a ce moment la. Sans forcer et en prenant mon temps, m'aidant des vagues, je me suis rapproché assez vite.
Je n'avais qu'une seule peur, croiser les gendarmes, ou qu'ils m'attendent au bord de l'eau.
J'aurais bien mérité de me faire engueuler, mais je préférais éviter
:unsure:
Quelle ne fut pas ma surprise, arrivant sur la plage comme un échoué, de voir se précipiter vers moi pour m'aider, un groupe d'individus le zizi a l'air !!! 
:voyons:
"Foutre dieu", me suis je dit, "Ou donc suis je en train de débarquer ?!"
C'est surement le plus drôle de l'histoire, j'ai compris après que je me trouvais sur une plage nudiste privée, juste a droite de la digue.
Entouré d'Anglais tout nus donc, a qui j'avais le plus grand mal a expliquer de ne pas insister pour sortir le kayak de l'eau et le tirer sur le sable au risque de l'abimer tant il était alourdit par le poids de l'eau embarquée.
Pour passer inaperçu au maximum, j'ai enlevé mon slip de bain, mais vu la couleur de mes fesses, ça se voyait encore plus que je faisais pas partie du club
:dents:        
Un peu de honte...
:D
Le reste de la journée s'est déroulé sur le sable de cette plage, soulevé par la tempête.
Je tentais de trier mes affaires et d'en faire l'inventaire, puis de vider le kayak de son eau en me couvrant peu a peu de ce sable qui s'immisçait partout.
L'enfer... C'était plus simple dans la mer...
J'ai constaté que mon appareil photo avait pris l'eau et que j'avais perdu la jupe du kayak.
Les surveillants de plages ont débarqués, ils ont fait sortir tous les baigneurs et fermés l'accès a l'eau avec des banderoles de chantier.
C'était la tempête.
Deux heures après, un plagiste m'a aidé a remettre le kayak a l'eau dans le chenal et j'ai regagné le mini port a la pagaie, courbé sur moi même et zigzaguant, tellement le vent était fort.
J'ai démonté le wayland au milieu d'une tempête de poussière et de sable et sous un ciel noir et jaune puis j'ai regagné mon véhicule juste avant la pluie.

Voila.

Bilan: Le pagayeur imprudent, et le kayak indemne, un appareil photo mort, une jupe perdue.
Ca aurait pu être bien pire...
Si j'avais pas désalé avant le chenal par lequel je voulais rentrer, je serais probablement partie en surf direction les rochers... Et je serais pas la pour le raconter.
J'ai bien pris conscience de la chance que j'avais eu, et de l'énorme irresponsabilité dont j'avais fait preuve:
-Partir sans regarder la météo, ni l'état de la mer.
-Partir d'un port sans voir la mer.
-Ne pas m'alarmer du vent que je ressentais a l'intérieur des terres.
-Pas de gilet de sauvetage.
-Pas de jupe en place.
-Pas de réserves de flottabilité.
-Pas d'équipement de sécurité...

Je raconte pas ça ici pour faire le malin, même si je fais un peu d'humour.
Mais bien pour témoigner de ce qu'il faut pas faire, pour tous les débutants comme moi.

Cette expérience ne m'a pas traumatisé, j'étais plutôt content de mes réflexes et de mon sang froid. Ceci dit  grandement facilité par une eau chaude, et même si c'était la tempête, le soleil brillait. J'étais aussi très près des côte
s.
Le kayak wayland s'est révélé a la hauteur me semble t'il. Et je suis satisfait d'avoir tenu 1/2 heure dans ce rodéo.
La, l'expérience du sit on top en Thaïlande, ou je m'amusais a prendre les vagues de bord de plages durant des heures, m'a sans doute servie.

Mais, je ne suis pas revenu en mer.
Je me suis promis d'y revenir que lorsque je serais correctement équipé. Ce que je fais depuis, petit a petit...
On a rarement la même chance deux fois.


ours

 :bravo: Vos témoignages sont très intéressants et donnent à réfléchir!
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