Risques, dangers, situations difficiles et comment s'en sortir

Démarré par ours, 09 Septembre 2011, 20:05:42

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ours

Je propose un fil de discussion sur les enquiquinements, les embûches graves, les moments où ça tourne mal !

Par exemple : je sors en mer, je suis pris dans un courant contraire, je m'épuise à pagayer en vain et commence à avoir peur : comment je m'en sors?

Suspense garanti !  :blink:

Je suis certain que tous les pratiquants intensifs du kayak ont connu, à un moment ou à un autre, des moments difficiles.
Ce serait peut-être une bonne idée qu'ils les racontent sur ce fil, et qu'ils disent aussi comment ils se sont sortis d'affaire : cela pourrait servir de mise en garde à ceux qui débutent !  :saint:

Pour ma part, je n'ai pas grand chose à raconter de plus que les péripéties dites dans ma descente du Rhône (voir ce fil, j'y reviendrai si nécessaire) mais les uns ou les autres du forum, grands habitués des sorties en kayak, auront peut-être à nous apprendre !
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ours

Ou bien dix requins se mettent à tournoyer autour de votre kayak gonflable et l'un d'entre eux y met un coup de dents, que faites vous alors ?  :'(

Ou bien vous descendez tranquillement une rivière lorsque subitement vous entendez un énorme bruit de cataracte, mais trop tard, votre kayak est suspendu, retenu par une simple branche, au dessus de vingt mètres de précipice? comment vous en sortez vous ?

Ou bien vous naviguez sur un lac et tout à coup un épais brouillard tombe: vous n'avez ni carte ni boussole, que faites vous?   :voyons:

A tous les aventuriers qui naviguent ici et qui ont déjà connu de telles situations, comment les avez vous résolues ?  :jumpy:
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Alex83

Goltziana Marlin & Malibu II XL

ours

Oui, d'accord, mais quand tu y es, dans la situation difficile?
Il y a parfois des imprévus, non ?   :help:
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supportBRM

#4
peut être  que tous les gens qui ont prit des risques sont morts
c'est pour ça qu'ils ne répondent  pas
logique non ?
:W

ours

Citation de: supportBRM le 10 Septembre  2011, 17:17:57
peut être  que tous les gens qui ont prit des risques sont morts

oui, c'est assez logique
mais il doit bien rester un survivant pour nous raconter sa mésaventure?  :confused:
tu crois vraiment que non ? :cry2:
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croiseur

Si je comprends bien, naviguer, pour toi, c'est vérifier tes hypothèse scientifiques !

:jumpy:

planeur

Comme dis Louis il y a quelques éléments prévisibles calculables (courants, hauteur d'eau) pourquoi s'en priver.

Il reste de toute façon beaucoup d'autres éléments plus aléatoires (contre courant, vent) pour s'amuser et ne pas naviguer uniquement à la régle à calcul  ;) .

Ca permet aussi de mieux appréhender  profiter du paysage.

Tient en passant cette pointe ça remuait beaucoup plus que la semaine dernière pourtant on à mis le même temps.

Ben oui mon neveu aujourd'hui t'as le vent de face mais le courant qui va contre et comme on est mi marée il est plus fort et le fond est à peine recouvert  :winkiss:


Raphaël

Bonjour,

bonne idée ce fil ! La question du risque et du danger est souvent présente dans des discussions sur les forums où les gens racontent leurs "aventures"... et bien souvent le sujet dégénère !!! :W

En ce qui me concerne, jamais eu de vrai galère. Nous nous sommes parfois mis dans des situations présentant de vrais risques, mais soit nous étions entourés et les situations de danger ont été évitées, soit nous avons eu de la chance que ça ne soit pas plus grave (glissade sur un rocher => une ou deux côtes fêlées, mais rien à la tête).

Je pose une question un peu annexe (modo, vers un autre sujet?), pour savoir si je suis bien d'accord avec vous sur un point de base : les définitions de "risque" et de "danger".
Pour moi un risque c'est la potentialité d'une cou testicule dans le potage, potentialité éventuellement assortie d'une probabilité : si je pars en rando kayak, dans 99 cas sur 100 je vais être mouillé => le kayak entraine un très gros risque d'être mouillé. Donc on peut avoir conscience des risques associés à une activité, et avec une bonne préparation on peut même quantifier ces risques...
Un danger serait plutôt "un risque qui se réalise", une situation où ma vie/mon matériel sont menacés: je pars en rando kayak et paf, je suis mouillé (et m****, c'est toujours sur moi que ça tombe les galères !) => je suis donc en danger d'hypothermie/noyade/pustules sur le dos si je suis un gremlins.


Plus concrètement, faisons un petit exercice basé sur un sujet qui fait couler beaucoup d'encre sur le forum de carnet d'av : le port du gilet en kayak/canoé. Le but c'est que vous interveniez dans cette chaîne pour que le kayakiste mis en scène revienne heureux de sa rando, ou en tout cas soit le moins con possible !

J'ai envie de faire de la rando en kayak, je cogite et me rends compte que :
    => je m'expose entre autres au risque de chavirer/glisser et donc de tomber à l'eau.
    => la situation dangereuse est donc : se retrouver dans l'eau involontairement (dangereux parce que l'eau ça fait froid, un humain ne respire pas dessous, parce que les cailloux dans la rivière ça fait mal, parce que le courant est plus fort que moi ...complétez la liste...)
Je mets un gilet qui me permet, non pas de réduire le risque, mais de mieux gérer le danger qui "s'offre" à moi = se retrouver dans l'eau involontairement.
Je suis rassuré, c'est parti !!!


à vous de jouer !








planeur

Le gilet et la division 240 ne sont pas prévus pour sauver des vies mais pour permettre de retrouver quelque chose et de mettre fin aux recherches.

Néanmoins un vrai gilet prévu pour le kayak, pas un gilet de voileux avec sous cutale, ça ne géne pratiquement plus, c'est plein de poches avec des trucs à manger dedans  :P  ça coupe du vent, on peut y mettre une poche à eau.

Le leash de pagaie, surtout s'il n'y en qu'une à bord, ça peut servir même au moment du casse croute. Pour s'en convaincre essayer d'avancer face au vent en pagayant avec les mains.

supportBRM

Citation de: andy le 11 Septembre  2011, 18:42:33


On prends un risque mortel dès lors que l'on est en vie .. la vie est donc une aventure au quotidien  :yes:
un non anonyme a dit :  " ce n'est pas que la mort qui me gène  mais le fait de ne plus être en vie "  B)

:good:  ;)

ours

#12
Merci pour vos interventions.

En voyant la tournure que prenait la conversation, je me faisais la réflexion que j'avais mal mesuré la complexité de la notion de "risque" en lançant ce fil de discussion.
Il a dérivé sur les "précautions à prendre" en perdant de vue la question initiale des "expériences désagréables à éviter".

Au début, la réponse imparable de Louis a quasiment désamorcé mon sujet (ce n'est pas un reproche, juste une remarque  :yes: ). Dans le fond, il a raison :une sortie bien préparée réduit les risques à presque 0.
Sauf que :
- nous ne sommes pas tous dans la capacité ni dans le désir de préparer nos sorties aussi précautionneusement (effectivement, si tout est trop bien préparé, quelle place reste-t-il à l'aventure?)
- dans le cas d'une randonnée, les prévisions sont plus difficiles que dans le cas d'une sortie d'une journée, les imprévus s'accumulent, et avec eux les risques (ce qui fait tout le plaisir de la rando à mon avis)
- tout est dans le "presque", la meilleure préparation ne garantira jamais un risque nul. Il y a toujours un moment où les choses peuvent déraper. C'était bien le sens de ce fil qu'Andy a raison de vouloir recentrer:

Citationpour le sens du fil de ce post je n'ai pas lu d'autres expériences contées on s'est éloigné du sujet il me semble ..

Il me semble aussi qu'il y a risque et risque : on pense en premier au "risque vital", à la situation qui met en danger la vie du kayakiste,
mais il y a aussi toutes les situations de "galère" où l'on n'est pas en danger mais dont on se serait bien passé !   :'(

En attendant d'autres récits: Andy, peux-tu préciser la situation que tu évoques où tu as déssalé ? C'était avec quel bateau ? Dans quelle mer ? Quelle "erreur" a fait basculer ton embarcation?  Merci  :jap:


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ours

#13
Louis, j'ai trouvé la parade à ta réponse :

le risque, c'est tout simplement ce qui advient hors du champ prévisible !

Je me lance à raconter plus en détails ce qui m'est arrivé lors de ma descente du Rhône (voir ce fil). Aucun péril grave, juste une "galère".
Et j'avoue que je ne tire aucune fierté de ces moments, au contraire, je me sens un peu con de ne pas avoir su les anticiper.

Ma préparation à cette randonnée s'est concentrée sur la question du franchissement des barrages. En dehors de cela, je ne pensais pas rencontrer de grosses difficultés. La question des bivouacs ne m'est jamais apparue comme un problème.
Franchir 16 barrages au total (de Mâcon à la mer) n'a pas été tache aisée, mais le plus dur a été de se retrouver à errer de nuit sur le Rhône sans trouver où bivouaquer, et ceci à deux reprises.
Je résume les situations :
Sur des kilomètres, le fleuve se présente comme un couloir aux berges inabordables : béton et autoroute d'un côté, digues de pierres encombrées de branchages et de saletés, usines au delà, de l'autre. J'avance, j'avance encore, mais la nuit tombe tôt en mars. Je traverse Vienne by night, je fatigue, aucune solution en vue. Je m'arrête quelque part dans un micro affluent assez puant, sous l'autoroute. J'appelle ma femme pour lui dire que je suis dans la m...de!  Une minute de réconfort mais elle ne peut pas grand chose pour moi.
C'est la rampe du barrage de Reventin, quelques kilomètres plus loin, qui me sort d'affaire : le coin est moche, mais je peux bivouaquer sur la "pelouse" du barrage! Cette rampe est si raide que je suis obligé de décharger le kayak pour parvenir à le hisser, il fait froid, quand je suis enfin couché, je suis au bout du rouleau.

J'ai compris la leçon, je ne dois pas me faire piéger de cette façon, et pourtant le même phénomène se reproduit deux jours plus tard aux abords de Glun!
Je précise : à un certain stade de fatigue, on ne fait plus le difficile, on est prêt à s'arrêter n'importe où pour dormir ! J'ai essayé plusieurs fois, mais non, ce n'était pas possible: des talus empierrés encombrés de bois morts, des berges abruptes (risque de me casser la gueule, de me faire une entorse, et avec le froid, la nuit, réel danger) . Puis au delà, pas mieux pour camper que la route longeant le fleuve! J'ai même songé à attacher le kayak quelque part et à dormir dedans, sur l'eau!
Quand j'arrive au barrage de Glun, je détecte à la frontale les panneaux les uns après les autres jusqu'à la rampe de sortie. Heureusement que les pêcheurs que je rencontre là me donnent un coup de main pour hisser le bateau : je suis lessivé et je me souviens être resté cinq bonnes minutes, peut être plus, muet et immobile dans le kayak à essayer de décompresser et récupérer.

Cette difficulté à aborder les berges du Rhône, je l'ai rencontrée à nouveau en Camargue dans la fin du parcours : elles sont argileuses, ont s'y enfonce, les points d'accostage sont rares.
Ceci pour dire que même en étant prévenu, la difficulté existe bel et bien.

Aucun péril dans tout cela, juste des moments difficiles que j'aurais préféré éviter!

Cette situation était propre au Rhône, elle était due à son aménagement forcené, mais je pense qu'elle pourrait être transposable dans une randonnée en mer le long d'une côte rocheuse où les points d'abordages seraient rares ou acrobatiques.

Bon, je vous laisse réagir ... Je vous dirai ensuite quels enseignements je tire de ces péripéties.  :blink:

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croiseur

Bah....

Louis te répondra peut être qu'une minutieuse reconnaissance préalable des berges (et de leurs faune et flore) de jour comme de nuit, t'aurait évité ces galères LOL !