Un retour d'expérience perso et récent.
Samedi, 7h, je prend le départ de la Dordogne Intégrale 130 km. On nous annonce un bon débit d'eau (de mémoire 100m3 au départ ou presque), cette année en kayak cela devrait passer. Pas vraiment de difficultés sont attendues.
Hormis à Carennac où se trouve une digue et trois options :
- un portage (on oublie mon kayak est trop lourd et pas envie de sortir le chariot)
- un passage sur la gauche (l'option que j'avais pris à deux reprises)
- ou à droite, une passe à canoë
Pour diverses raisons, je prends l'option trois. (le début des ennuis) je n'ai jamais pris de glissière en kayak, alors je décide d'enlever ma dérive et j'oublie l'avertissement de Philippe (l'organisateur) : il y a un fort contre courant.
Vous voyez la suite ? et ben oui arrivée le contre-courant, le manque de dérive, et le courant m'ont amenés à chavirer ... rien de grave. Sauf que je n'arrive pas déjuper avec les genoux (d'habitude ma jupe néoprène part facilement), pas de panique, je vais chercher la languette avec la main droite
un geste qui aurait du être simple a pris trop de temps car sur mon pont il y avait une bouteille d'eau , ma montre GPS, mon ravito , et tout ça ne me permettait pas d'enlever du premier coup ma jupe.
Tout a très bien terminé, je suis assez à l'aise sous l'eau pour ne pas paniquer ... mais la prochaine fois mon pont sera vide
PS : la suite a été compliquée, il fallait arriver à sortir du contrecourant (où je n'avais pas pieds), et trouver une zone où je puisse vider mon kayak
(post dédié à Raphaël)
mais la bouteille et tout ça recouvraient la jupe?
Rhoo, t'as pas appris à esquimauter de 32 façons avec Raphaël ? :p
Blague à part, je suis content de savoir qu'il n'y a eu ni peur, ni mal, mais juste une petite baignade (dont tu te serais bien passée certes). Par contre j'ai du mal à visualiser, tu avais tes affaires par dessus la languette de ta jupe, c'est ça ?
Mon bardas était au niveau des élastiques du pont avant (Jeanne on a le même kayak de mémoire), et la languette déborde sur cette partie également. Au moment de la prendre en main, j'avais - dans un premier temps - tous le matos, ma main butait dessus.
Ne pas oublier que j'étais sous l'eau, les yeux fermés (lentilles obligent) et que j'avais déjà fait un premier essai de sortie qui avait échoué
Rien de grave, mais je me dis que la même chose dans une situation où je suis d'emblée moins à l'aise : grosses vagues, mer, température de l'eau froide ... le stress serait venu compliqué les choses
En ce qui me concerne rien sur le pont avant hormis le bout de remorquage soigneusement rangé dans un petit sac prêt à sortir.
Une carte marine bien à plat sous les élastiques.
J'ai depuis longtemps abandonné la bouteille au profit d'une poche à eau dans le dos de mon gilet....
Thierry
Retour très utile, Raphaelle, merci.
Tu ne dis pas comment tu t'es finalement extraite, mais j'imagine simplement en force.
Ton retour rappelle qu'il n'en faut pas beaucoup, lorsqu'on est à l'envers sous l'eau, pour se retrouver mal à l'aise si la situation nécessite de modifier, même légèrement, un enchaînement de gestes répétés à l'identique à l'entraînement pour qu'ils deviennent quasi-automatiques. Il est donc utile de s'entraîner en introduisant le plus possible de variations pour acquérir une capacité même minime de réflexion lorsqu'on est à l'envers sous le kayak, au lieu d'être en mode récup purement automatique.
Je m'entraîne à esquimauter :
- systématiquement, sans préparer ma pagaie ni mon torse, donc mes 3-4 première secondes sont toujours consacrées à positionner la pagaie en surface et à me positionner correctement par rapport au kayak
- pas assez souvent, en chavirant carrément mal assis, tout déglingué, ce qui m'oblige à me recaler dans le cockpit avant d'esquimauter (sinon c'est quasi impossible si les hanches/genoux ne sont pas calés)
- trop rarement, après m'être débarrassé de ma pagaie, en extrayant une fois à l'envers une de mes demi-pagaie de sous le bazar du pont avant pour esquimauter (je ne parviens plus à esquimauter à mains nues)
Ces exercices me permettent de rester plus calme sous l'eau une fois à l'envers et donc de garder une capacité de réflexion dans cette position. Malheureusement, ce n'est jamais acquis pour toujours. Si j'arrête de m'entraîner, le calme devient de plus en plus éphémère.
Dégager une boucle de jupe simplement prise sous du matos installé sur le pont ne devrait pas prendre plus de 5 secondes. Mais il vaut mieux l'avoir pratiqué avant. Par contre, une boucle de jupe prise à l'intérieur du cockpit ne peut pas être rattrapée. Une kayakiste qui s'entraînait à esquimauter seule est morte noyée ici il y a quelques années, suite à ce problème. Donc il est bon d'avoir un plan B pour l'éjection et surtout d'être suffisamment calme pour le mettre en oeuvre. Mon plan B c'est l'extraction en force, mais j'aimerais avoir quelque-chose de plus subtile à essayer avant de de passer en mode bourrin.
Mon ajustement de la jupe se termine
toujours par la vérification de l'accessibilité de la boucle. Mais comme ton témoignage le montre, celle-ci peut facilement être par la suite recouverte par du matos. D'où la nécessité de s'entraîner à la dégager après l'avoir compromise volontairement. Je vais inclure ça dans ma routine. Mon pont avant ne sera jamais « vide ».
Oui on a le même kayak, mais peut-être pas la même jupe? La mienne est une Palm, la sangle de languette est large. Mais je dois dire que je fais toujours bien attention à ce qu'elle soit accessible, étant donné que je n'ai pas esquimauté depuis 30 ans et que je ne vais pas m'y essayer seule.
J'ai deux kayaks avec des jupes en néoprène. Les 2 possèdent une petite sangle devant qu'on ne doit pas oublier (et vérifier) avant le départ qu'elle n'est passée sous la jupe.
Celle de mon Laser a une autre sangle en travers de l'hiloire qui permet de retirer la jupe quelque soit les conditions.
J'ai fait involontairement l'expérience au Bourget il n'y a pas longtemps de me retrouver à l'envers avec mon Kitiwek et de ne pas avoir percuté pour attraper la sangle de devant. Du coup, bien qu'à l'aise sous l'eau, j'ai bu une sacré tasse notamment par le nez car en plus j'ai dû forcer comme un bourrin vers l'avant du bateau pour la retirer. (quand j'ai fini par comprendre .... :angry: )
En reprenant le Laser, j'ai fait l'expérience (cette fois si volontairement) de me retourner et j'ai attrapé tout naturellement la grande sangle au milieu de l'hiloire et la jupe est partie sans le moindre problème.
Comme quoi, un petit équipement de plus peut faciliter l'extraction du bateau.
Citation de: Jean La Fiarde le 16 Septembre 2021, 09:12:20
J'ai fait involontairement l'expérience au Bourget il n'y a pas longtemps de me retrouver à l'envers avec mon Kitiwek et de ne pas avoir percuté pour attraper la sangle de devant. Du coup, bien qu'à l'aise sous l'eau, j'ai bu une sacré tasse notamment par le nez car en plus j'ai dû forcer comme un bourrin vers l'avant du bateau pour la retirer. (quand j'ai fini par comprendre .... :angry: )
Eric,
Un conseil d'ami : avoir le pont vide est une chose... mais si tu as le ventre plein, alors tu as le même équilibre qu'un culbuto : insubmersible !
Elle est pas belle la vie ?
Xavier
Coach minceur pour certains, mais coach embonpoint pour d'autres ;)
:lol: :lol: :lol:
Merci Xavier pour cette vision pertinente de l'insubmersibilité :good:
Ceci dit, je ne suis pas sûr d'avoir besoin d'un coach embonpoint, je pense me débrouiller pas mal tout seul à ce sujet :saint:
Citation de: jeanne24 le 15 Septembre 2021, 22:35:50
Oui on a le même kayak, mais peut-être pas la même jupe? La mienne est une Palm, la sangle de languette est large. Mais je dois dire que je fais toujours bien attention à ce qu'elle soit accessible, étant donné que je n'ai pas esquimauté depuis 30 ans et que je ne vais pas m'y essayer seule.
Avec la trad c'est extrêmement facile une fois que tu as compris
j'ai commencer avec un paddle au bout de la pagaie que je dégonflais régulièrement
après il y avait des périodes ou ça passait tout seul et d(autres ou ça coinçait sans que je comprenne pourquoi et c'est un pro qui a allume la petite lumière qui me manquait