Votre trousse à Pharmacie... et un peu plus !

Démarré par Pacificateur, 11 Mars 2018, 10:44:37

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NATH 78

Pacificateur,


Je voudrais aussi te conseiller, et à tous ceux qui pourraient être intéressés, de prendre des petits pansements genre compeed (étanches) / seconde peau pour réparer les blessures et/ou ampoules que l'on peut se faire aux pieds : j'ai été très embêtée cet été avec une coupure sous un pied, dans laquelle le sable rentrait systématiquement le soir car mon pansement ne tenait pas, et par une ampoule à l'autre pied avec le même souci de pansement impossible à faire tenir. Prévoir aussi du scotch genre 3M (qui tient bien et permet d'isoler la blessure).


Et aussi, je me suis fait une belle entorse : une amie m'a passé qq gouttes d'un mélange 50/50 : HE de Gaulterie et HV de millepertuis : cela a sauvé mon voyage et au niveau de ma cheville tout a immédiatement dégonflé et "dérougi" sans parler de la douleur, divisée par 10 !. En plus, un petit flacon d'un mélange tient très peu de place ce qui est un gros + en kayak... Je n'étais à l'origine pas une fan des huiles essentielles mais je suis maintenant convaincue, en tout cas pour cette formulation.


:D


psim

#16
je prends ça:
JF kayak Ponant Evo./Polyform Arktika/Plasmor Belouga 1/Venture Islay 14/Dag Biwok/ Zray Tortuga 400 2021/voiles Bic/Select XTR/EastPolePaddles Isigaia Bone Edge/Werner Tybee

annickemmanuel

+ Un baume au Canfre ou similaire, pour chauffer au massage, comme pour le torticolis de notre ami Karderouge.

phil56

    Bjr
    Je remonte ce sujet. Je n'avais jusqu'ici aucune allergie déclarée.
    J'ai été piqué au poignet par un frelon asiatique vendredi dernier (18 août) avec de sérieuses csq.
    Heureusement c'était à mon domicile ce qui m'a permis de gérer l'urgence sous 24h.

    En effet, sous une douzaine d'heures, aucun symptôme... si ce n'est une sensation de petite brûlure. Pas grave se dit-on et on continue ses occupations. Mais c'est déjà trop tard.

    Je me pose donc la question d'une telle situation lors d'une randonnée, isolée et éventuellement en solo...
    Il reste évidemment la VHF ou le tel. pour appeler les secours en cas de grosse réaction rapide. Mais si comme moi, elle est décalée de qqs heures, connaissez-vous des premiers soins/gestes à faire qui permettraient éventuellement de freiner une réaction, d'éviter l'appel immédiat ou systématique des secours, ou de finir par passer au bloc avec en prime une semaine à l'hosto et des séquelles franchement désagréables ?


Jicé

Citation de: phil56 le 26 Août  2023, 13:38:16Bjr
    Je remonte ce sujet. Je n'avais jusqu'ici aucune allergie déclarée.
    J'ai été piqué au poignet par un frelon asiatique vendredi dernier (18 août) avec de sérieuses csq.
    Heureusement c'était à mon domicile ce qui m'a permis de gérer l'urgence sous 24h.
Tu pourrais nous donner plus de détails, c'est intéressant de savoir ce qui nous attend avec ses frelons asiatiques que l'on croise de plus en plus.

(j'en ai encore tué un cet après-midi qui tournait autour d'un groupe d'enfants au bord d'une piscine)

phil56

#20
Il faut préciser que certaines personnes ne réagissent pas comme moi à une piqûre de frelon asiatique.
Une piqûre de guêpe, bourdon ou de nos amies les abeilles peut être aussi dangereuse. Il n'est agressif que s'il se sent en danger.
 
En ce qui me concerne, j'ai déjà été piqué par guêpes, abeilles etc... sans aucun souci si ce n'est un beau bouton avec un petit œdème... et heureusement, car c'est normal. Des soins rapides et banals  (biseptine, vinaigre blanc, chaleur pour neutraliser le venin...) suffisaient.

Le frelon asiatique a la particularité d'être plus petit que son cousin européen. Son dard est plus petit, il ne le perd pas et peut piquer à répétition. Il se régale des abeilles et attaque en nuée. Il ne faut surtout pas tuer un frelon asiatique, si le nid est proche, il dégage des phéromones qui feront que les autres aboulent immédiatement en masse ! Le seul prédateur disponible que je lui connaisse est l'apiculteur.

Je me permets ce post mais il faut relativiser. Un passage à l'hôpital est une belle "piqûre" de rappel... Avec une grande pensée, notamment  pour les enfants que j'ai pu apercevoir et qui sans doute y sont encore... 

Mon histoire est très banale. Heureusement j'étais seul ce jour-là, mes enfants absents, leur trampoline est à côté.

Donc, il était une fois...

Vendredi 18 août - Jour 1 

Ce vendredi 18 août, je tonds ma pelouse. Je suis en pleine forme, juste deux jours après notre belle sortie dans le Golfe du Morbihan avec Fred et Basilic.
Vers 11h, alors que je tonds près d'une haie de passiflore, ma tondeuse frotte contre un coffre extérieur en pvc de jardin que je n'utilise plus depuis qqs mois. J'avais tondu au même endroit 15 jours auparavant. Mais ça pousse vite en BZH ! 

Me voici, en un éclair, attaqué par une armée de bestioles. Évidemment je détale vers mon habitation (un quinzaine de mètres à parcourir) avec une chorégraphie, des moulinets de bras et vociférations effectués, avec un talent douteux, dans une totale improvisation.
Curieusement, le nuage d'assaillants me lâche très rapidement (30-60 secondes ???). Mon art aurait-il eu raison d'eux ?   Je suis soulagé mais je sais que j'ai été piqué (une fois ?) au poignet gauche. Je me pose la question de savoir  si ce sont des guêpes, tandis que je rince, savonne, m'asperge généreusement de vinaigre blanc et biseptine. Je ne suis pas avare.

Je me dis... bof ce n'est qu'une piqûre de plus, je continue et finis de tondre. J'en profite pour retourner près du coffre. Mon idée est de prendre en photo mes agresseurs pour envoyer à un collègue apiculteur. Il est le seul prédateur des frelons asiatiques que je connaisse. J'approche très près, 1m50 pour les flasher. Je ne représente plus de danger, je n'existe plus pour eux et ils vaquent à leurs occupations. Visiblement, ils résident à l'intérieur du coffre et sortent ou rentrent par un petit trou tout riquiqui.

Je m'autorise, avec conviction, un petit barbeuc, tout va bien. J'envoie les photos d'identité judiciaire des vilains intrus à mon collègue et j'en profite à nouveau pour me désinfecter. Aucune trace ! C'est juste un peu chaud. Tout va bien.
Mon apiculteur préféré débarque avec son armure, pas de quartier ! Paix à leur âme ! Il me dit "fais gaffe, tu vas morfler demain ! va consulter! ". Je réponds "Oui, on verra". Je le connais, on bosse ensemble dans le même lycée, lui c'est un vieux ronchon tout matheux alors que moi je suis aimable puisque je dispense le Français... Tom et Jerry quoi !   

[Il faut savoir que dans certaines communes, la mairie, pompiers... ne se déplacent plus sauf si le nid se trouve sur  le domaine public. On vous refile le contact de référents qui vous débarrassent du risque pour la modeste somme de 150 à + 300 € selon la configuration et l'emplacement du nid. Résultat, les gens laissent ou détruisent eux-mêmes en se mettant en danger et la plupart du temps, les insectes migrent ailleurs.]

- La soirée approche, tout va bien. la nuit est calme, ça chauffe un peu, grattouille... pas plus qu'une piqûre de moustique. Étant seul, j'en profite pour ronfler.

Samedi 19 août - Jour 2 
 
Le lendemain matin, samedi  vers 8:00, une auréole rouge se dessine sur mon poignet. Bof, c'est normal non ? Je me mets à bosser dans mon bureau sur mes cours. Je continue de préparer ma rentrée scolaire, tout va bien. De toute façon, je suis droitier ! Donc...
Midi ! euh... comment dire ? 24h00 après. Voici ma main qui gonfle sérieusement, de petites boules d'un drôle de liquide apparaissent sur mon poignet gauche, là où j'avais senti un (?) dard.
Le cabinet médical habituel et les pharmacies de la commune étant fermés jusqu'à lundi, je téléphone à l'hôpital de Lorient pour éventuellement entrer en contact et avoir l'avis d'un médecin.
On me conseille de consulter un cabinet médical 7j/7j à Lanester. ça me convient, je n'ai pas envie d'engorger les urgences pour une simple piqûre. 
Arrivée au cabinet médical à 14h00...  Autant de patients que de piqueurs dans un nid de frelons. Je prends mon ticket et je patiente 3h00.   17H00, c'est mon tour. Je traîne comme un boulet ce qui me servait de main jusqu'à la consultation. 17H10, je suis dehors. Ouf. Rapide ! Efficace !  J'ai une ordonnance. Même pas ausculté ! Je me précipite à la pharmacie voisine, brandissant mon trophée, pour obtenir mes potions ! Biseptine et des antibio qui devraient permettre à ma main de retrouver rapidement et assurément des doigts de pianiste.
Le samedi soir arrive. J'ai pris mes bonbons miracles. Je gerbe mais c'est normal, c'est écrit sur la notice. Pas faim, je vais me coucher à côté de mon boulet tout auréolé de cinq visages de liliputiens.

Dimanche 20 août - Jour 3 

- Je me lève vers 06:30... heu comment dire ? La métamorphose devient kafkaïenne... Si ce n'avait pas été ma main, j'aurais volontiers tourné qqs pages de cette situation pour voir jusqu'où... Je me connais j'adore le gore. Enfin chez les autres. De toute façon, les médicaments dégueux vont faire effet.
- Midi... mamamia, je sens que ça dépasse le coude et ça fait bizarre d'avoir trois cuisses. Ce n'est franchement pas harmonieux.
Je réfléchis et je prends le temps de manger. Vais-je aux urgences, dois-je attendre de voir si les pilules salvatrices avalées vont me sauver ?
- 13:00. Je prends le risque, si je suis ridicule, si je me fais jeter des urgences, je donnerai le meilleur de moi-même pour paraître digne.  Je file vers le centre hospitalier Bretagne sud de Lorient. Je ne prends rien, je sais que je rentrerai ce soir.
- 13:30. Les urgences. J'essaye de cacher ma main pour ne pas effrayer les gens ou pour ne pas avoir l'air du bouffon. Mince, on me voit. Une infirmière s'approche et m'emmène directement dans une petit salle. Elle ne rigole pas, tâte mon mon bras, mon aisselle... enfin, là où normalement elle devrait se trouver... elle téléphone... un médecin...  prises de sang... un lit... Une chambre...
- 14:45. Je suis dans une chambre. Je ne sortirai pas ce soir. Ça court dans les couloirs, j'entends le rythme, le ballet des ambulances, de l'hélico qui vont et viennent comme... heu... les abeilles sur une azalée.
Mais comment font ces gens pour tenir à ce rythme ? Comment font-ils ? Ont-ils des ailes ? Ils piquent en tout cas ! Prises de sang ! Perf ! Et tout ça en vous écoutant patiemment et en vous berçant pour vous réconforter.
Une nuit aux urgences. Je suis surveillé. On vient m'ausculter, me rassurer, on s'occupe de moi... toute la nuit et pourtant j'entends la souffrance tout autour... ça court, c'est la vie aux urgences. J'ai totalement confiance, c'est énorme ! comme mon bras qui va éclater !

Lundi 21 août - Jour 4 

06:00. Je n'ai pas dormi. Normal ! Je revois des visages d'hier ! Les mêmes sourires et les mêmes gentillesses. Mais comment font-ils pour tenir ?
On me prévient. On enlève la double perf (antibio). Je ne bois pas. Je ne mange pas. On me rassure, on m'explique clairement ce qui m'attend. Il faut ouvrir. Toute la matinée on vient me dorloter, parler.
14:00. Le bloc. On m'explique calmement. On me questionne, une anesthésie générale ce n'est pas courant pour moi. Je m'inquiète. Mes enfants, mes cours, je n'ai pas de vêtements, de produits de toilette... et puis en plus je ne veux pas déranger ce n'est pas grave, il y a des gens qui ont plus besoin que moi...
Keep cool ! On me demande ce que je veux écouter comme musique pour me détendre en m'endormant car ils en ont marre du piano du patient précédent, un adepte de Chopin. Un soignant se met à mimer un pianiste en apesanteur. Je suis éclaté, un  délire. Pour rester dans le classique je demande « le vol du bourdon », éventuellement le générique de « Maya l'abeille » et je finis par réclamer... Bob Marley.  Une infirmière s'approche et me glisse à l'oreille : « c'est génial mais on ne pourra fumer qu'après votre réveil. »
Je vois les lampes se mettre au dessus de moi, je m'exclame que c'est le top, je vais sortir bronzé.  La même infirmière me confirme :  «  c'est tellement efficace que même mes proches ont l'impression que je porte le masque à la maison. »
No woman no cry ! Zz zz zz 
17:00 Réveil. No woman no cry ! Retour dans ma chambre ! J'ai des sous-vêtements, des produits de toilette, mes proches vont me déposer mes cours, mes manuels...
Je suis serein mais je ne savais pas encore que j'allais avoir aussi mal. Je passe la nuit au secteur « orthopédie » où je me gave le soir avant de dormir... Antidouleur et reste de l'anesthésie ? Je dors un peu mais merde ! Ça fait mal !

Mardi  22 août - Jour 5 

Je suis transféré dès le matin au service voisin « maladies infectieuses ». j'y retrouve les mêmes sourires, la même bienveillance.
Putain que ça fait mal !
J'ai six trous dans le bras et on m'y a mis des « lames », « des gouttières » en silicone qui rentrent et sortent depuis le coude jusque sur le dessus de la main, avec un passage par le poignet. Mon bras était tellement gonflé et sous pression que les antibio ne pouvaient pas agir et ça commençait à atteindre l'épaule. L'objectif est de faire passer par ces « gouttières » du liquide pour évacuer... la merde ! Il était temps que j'arrive à l'hôpital me confirme le médecin.
Je ne peux pas plier les doigts, ça frotte contre les muscles, tendons, os ? Mes doigts sont-ils pliés ? Ma main est-elle ouverte ? Ma main en l'air ? Allongée ? En Bas ? Il faut que ça circule ! Putain ça fait mal !
Je fais de la guitare ! Merde ! Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ? Je ne pourrai plus jamais jouer ?
Putain ! De la glace, ça soulage ! J'en veux tout le temps ! Dehors, après ce mois de juillet pourri, c'est le cagnard ! J'ai chaud sous mon bandage ! Merde ! j'ai mal ! Ça brûle ! Ça démange !
Je bouffe du paracetamol par poignées ! Un anti douleur dure quatre heures ! Il ne fait de l'effet que quelques secondes... c'est trop court ! De la glace ! De la glace ! Je suis le « Yetyran ! De la glace ! Et les antibio qui me... Le silence de la nuit et la douleur qui me tient en joue, je reste muet. Je ne veux pas déranger, ces blouses blanches ont tellement à soulager, à accompagner, à soigner... J'entends le glissement de leurs allées et venues, toute la nuit, elles opèrent., sans répit. Ça me rassure.


Jeudi  24 août - Jour 7 

Je manque de sommeil. Il fait chaud. J'ai mal. J'ai bossé mes progressions pour essayer de me calmer, penser à autre chose, me rassurer pour l'après... je pense à mes enfants qui passent pourtant chaque jour. La rentrée approche. Mes élèves. Je dois être prêt. Ça va bien se passer... Je vais sortir. Quand ?  Tout dépend des analyses sanguines. J'ai mal ! Bordel ! J'ai mal !
Le personnel soignant est adorable. On discute dès qu'on peut ! On rigole tant qu'on peut ! Enfin pour moi c'est beaucoup. Je suis admiratif.
Dès l'opération, ma main a dégonflé, c'est impressionnant. Mais je suis lacéré, et à l'endroit de la piqûre,  là où il y avait les boules, je n'ai plus de peau sur 3 ou 4 cm, c'est à vif.
10:30. C'est jour de fête, on m'enlève les « gouttières ». Les analyses sont bonnes. Pas d'anesthésie. Ah ? 
Me voici entouré de cinq infirmières. Pour certaines c'est une première, donc elle souhaitent assister à ma libération !  J'aurais dû faire payer l'entrée mais je suis flatté de voir autant de jolies demoiselles penchées sur... mon bras ! On rigole ! Une fée a discrètement tout retiré et fait le pansement en un temps défiant tout réalisme. Mince ! c'est déjà fini et elles ne peuvent pas rester plus longtemps.
Le panard ! J'en profite pour enfin me vêtir de ma garde robe personnelle et descendre dans le hall d'accueil de l'hôpital. Je vais vérifier que ma bagnole est toujours là. Bref, je m'occupe comme je peux, droit, heureux qui comme Ulysse a atteint le rez-de-chaussée. En plus, je suis fier de mon nouveau bandage ! Ça fait moins "égyptien".

Vendredi  25 août - Jour 8

Je quitte l'hôpital. Je n'ai plus mal, le retrait des lames a été une véritable libération. Est-il vrai que l'on s'habitue à la douleur ?
Je prends quatre semaines de soins infirmiers quotidiens à domicile et une rééducation en kiné. Je peux, je dois jouer de la guitare m'a dit le chirurgien quil me faudra revoir fin septembre. Il est vrai que toute la mécanique est aussi tendue qu'une corde de mi aiguë.
Mon bagage fait, je vais saluer tout le personnel qui m'a accompagné et leur témoigner l'admiration que j'ai. J'aperçois Fiona qui est  en train de défaire MON lit tandis que Julie installe du matériel dans MA chambre... un patient attend déjà dans le sas. Elles me sourient, pétillantes comme toujours,  et me disent... : « Merci Monsieur X et prenez bien soin de vous ». Je reste comme un con !

Sale petite bestiole mais quelle leçon Mesdemoiselles !

fredo01

#21
Merci Phil de nous avoir fait partager cette expérience, et quelle expérience!
Malgré cette terrible épreuve, ton témoignage se déguste comme un polar, presque comme un bon verre de vin. (mais ceci explique cela...)
Les photos (terribles) viennent conclure ce récit haletant et je ne n'ose imaginer le degré de souffrance que tu as dû endurer.
Très beau témoignage également à l'égard du personnel hospitalier et de leur quotidien.

Kade1301

Merci pour le partage, je saurai me méfier en cas de piqûre (par quiconque, car si je comprends bien, c'était une réaction allergique, ce qui peut arriver à n'importe qui avec n'importe quelle bestiole, en  fonction des individus).

jfrancois

Ben moi maintenant à la première prise de sang je file aux urgences ............  :dents:

merci pour ce retour de mauvaise expérience ça peut servir
j'ai détruit 2 nids avec des bombes longue portée en me protégeant un peu mais sans trop savoir les risques. avec le recul c'était vraiment risqué.

JFrançois

jeanne24

Whaouh... merci Phil de ce retour d'expérience, on sera plus méfiants...Par contre, sérieusement, tu as réussi à bosser tes progressions dans ces conditions? Admirative je suis... :eek:
Il faut bien commencer quelque part...
Kermit (Dagger Stratos 14.5 S) - Bubulle (Dagger Blackwater 10.5) - Groquick (gangsta de Waka) - pagaies trad Isigaa (EastPolePaddles) Twist (Werner) et ADR47 (Adrio)

basilic

Merci Phil pour ta jolie prose  :dents: , Bon rétablissement  ;)

jmf38

Quelle belle leçon de français à lz fois sur les dangers souvent ignorés de la nature et sur les bienfaits et la compétence du service public de l'hôpital. Merci!
Venture Easky 15 - Gumotex Framura

Jicé

Citation de: phil56 le 26 Août  2023, 23:47:48Il faut préciser que certaines personnes ne réagissent pas comme moi à une piqûre de frelon asiatique.
Une piqûre de guêpe, bourdon ou de nos amies les abeilles peut être aussi dangereuse. Il n'est agressif que s'il se sent en danger.
 
En ce qui me concerne, j'ai déjà été piqué par guêpes, abeilles etc... sans aucun souci si ce n'est un beau bouton avec un petit œdème... et heureusement, car c'est normal. Des soins rapides et banals  (biseptine, vinaigre blanc, chaleur pour neutraliser le venin...) suffisaient.

Le frelon asiatique a la particularité d'être plus petit que son cousin européen. Son dard est plus petit, il ne le perd pas et peut piquer à répétition. Il se régale des abeilles et attaque en nuée. Il ne faut surtout pas tuer un frelon asiatique, si le nid est proche, il dégage des phéromones qui feront que les autres aboulent immédiatement en masse ! Le seul prédateur disponible que je lui connaisse est l'apiculteur.

Je me permets ce post mais il faut relativiser. Un passage à l'hôpital est une belle "piqûre" de rappel... Avec une grande pensée, notamment  pour les enfants que j'ai pu apercevoir et qui sans doute y sont encore... 

Mon histoire est très banale. Heureusement j'étais seul ce jour-là, mes enfants absents, leur trampoline est à côté.

Donc, il était une fois...

Vendredi 18 août - Jour 1 

Ce vendredi 18 août, je tonds ma pelouse. Je suis en pleine forme, juste deux jours après notre belle sortie dans le Golfe du Morbihan avec Fred et Basilic.
Vers 11h, alors que je tonds près d'une haie de passiflore, ma tondeuse frotte contre un coffre extérieur en pvc de jardin que je n'utilise plus depuis qqs mois. J'avais tondu au même endroit 15 jours auparavant. Mais ça pousse vite en BZH ! 

Me voici, en un éclair, attaqué par une armée de bestioles. Évidemment je détale vers mon habitation (un quinzaine de mètres à parcourir) avec une chorégraphie, des moulinets de bras et vociférations effectués, avec un talent douteux, dans une totale improvisation.
Curieusement, le nuage d'assaillants me lâche très rapidement (30-60 secondes ???). Mon art aurait-il eu raison d'eux ?  Je suis soulagé mais je sais que j'ai été piqué (une fois ?) au poignet gauche. Je me pose la question de savoir  si ce sont des guêpes, tandis que je rince, savonne, m'asperge généreusement de vinaigre blanc et biseptine. Je ne suis pas avare.

Je me dis... bof ce n'est qu'une piqûre de plus, je continue et finis de tondre. J'en profite pour retourner près du coffre. Mon idée est de prendre en photo mes agresseurs pour envoyer à un collègue apiculteur. Il est le seul prédateur des frelons asiatiques que je connaisse. J'approche très près, 1m50 pour les flasher. Je ne représente plus de danger, je n'existe plus pour eux et ils vaquent à leurs occupations. Visiblement, ils résident à l'intérieur du coffre et sortent ou rentrent par un petit trou tout riquiqui.

Je m'autorise, avec conviction, un petit barbeuc, tout va bien. J'envoie les photos d'identité judiciaire des vilains intrus à mon collègue et j'en profite à nouveau pour me désinfecter. Aucune trace ! C'est juste un peu chaud. Tout va bien.
Mon apiculteur préféré débarque avec son armure, pas de quartier ! Paix à leur âme ! Il me dit "fais gaffe, tu vas morfler demain ! va consulter! ". Je réponds "Oui, on verra". Je le connais, on bosse ensemble dans le même lycée, lui c'est un vieux ronchon tout matheux alors que moi je suis aimable puisque je dispense le Français... Tom et Jerry quoi ! 

[Il faut savoir que dans certaines communes, la mairie, pompiers... ne se déplacent plus sauf si le nid se trouve sur  le domaine public. On vous refile le contact de référents qui vous débarrassent du risque pour la modeste somme de 150 à + 300 € selon la configuration et l'emplacement du nid. Résultat, les gens laissent ou détruisent eux-mêmes en se mettant en danger et la plupart du temps, les insectes migrent ailleurs.]

- La soirée approche, tout va bien. la nuit est calme, ça chauffe un peu, grattouille... pas plus qu'une piqûre de moustique. Étant seul, j'en profite pour ronfler.

Samedi 19 août - Jour 2 
 
Le lendemain matin, samedi  vers 8:00, une auréole rouge se dessine sur mon poignet. Bof, c'est normal non ? Je me mets à bosser dans mon bureau sur mes cours. Je continue de préparer ma rentrée scolaire, tout va bien. De toute façon, je suis droitier ! Donc...
Midi ! euh... comment dire ? 24h00 après. Voici ma main qui gonfle sérieusement, de petites boules d'un drôle de liquide apparaissent sur mon poignet gauche, là où j'avais senti un (?) dard.
Le cabinet médical habituel et les pharmacies de la commune étant fermés jusqu'à lundi, je téléphone à l'hôpital de Lorient pour éventuellement entrer en contact et avoir l'avis d'un médecin.
On me conseille de consulter un cabinet médical 7j/7j à Lanester. ça me convient, je n'ai pas envie d'engorger les urgences pour une simple piqûre. 
Arrivée au cabinet médical à 14h00...  Autant de patients que de piqueurs dans un nid de frelons. Je prends mon ticket et je patiente 3h00.  17H00, c'est mon tour. Je traîne comme un boulet ce qui me servait de main jusqu'à la consultation. 17H10, je suis dehors. Ouf. Rapide ! Efficace !  J'ai une ordonnance. Même pas ausculté ! Je me précipite à la pharmacie voisine, brandissant mon trophée, pour obtenir mes potions ! Biseptine et des antibio qui devraient permettre à ma main de retrouver rapidement et assurément des doigts de pianiste.
Le samedi soir arrive. J'ai pris mes bonbons miracles. Je gerbe mais c'est normal, c'est écrit sur la notice. Pas faim, je vais me coucher à côté de mon boulet tout auréolé de cinq visages de liliputiens.

Dimanche 20 août - Jour 3 

- Je me lève vers 06:30... heu comment dire ? La métamorphose devient kafkaïenne... Si ce n'avait pas été ma main, j'aurais volontiers tourné qqs pages de cette situation pour voir jusqu'où... Je me connais j'adore le gore. Enfin chez les autres. De toute façon, les médicaments dégueux vont faire effet.
- Midi... mamamia, je sens que ça dépasse le coude et ça fait bizarre d'avoir trois cuisses. Ce n'est franchement pas harmonieux.
Je réfléchis et je prends le temps de manger. Vais-je aux urgences, dois-je attendre de voir si les pilules salvatrices avalées vont me sauver ?
- 13:00. Je prends le risque, si je suis ridicule, si je me fais jeter des urgences, je donnerai le meilleur de moi-même pour paraître digne.  Je file vers le centre hospitalier Bretagne sud de Lorient. Je ne prends rien, je sais que je rentrerai ce soir.
- 13:30. Les urgences. J'essaye de cacher ma main pour ne pas effrayer les gens ou pour ne pas avoir l'air du bouffon. Mince, on me voit. Une infirmière s'approche et m'emmène directement dans une petit salle. Elle ne rigole pas, tâte mon mon bras, mon aisselle... enfin, là où normalement elle devrait se trouver... elle téléphone... un médecin...  prises de sang... un lit... Une chambre...
- 14:45. Je suis dans une chambre. Je ne sortirai pas ce soir. Ça court dans les couloirs, j'entends le rythme, le ballet des ambulances, de l'hélico qui vont et viennent comme... heu... les abeilles sur une azalée.
Mais comment font ces gens pour tenir à ce rythme ? Comment font-ils ? Ont-ils des ailes ? Ils piquent en tout cas ! Prises de sang ! Perf ! Et tout ça en vous écoutant patiemment et en vous berçant pour vous réconforter.
Une nuit aux urgences. Je suis surveillé. On vient m'ausculter, me rassurer, on s'occupe de moi... toute la nuit et pourtant j'entends la souffrance tout autour... ça court, c'est la vie aux urgences. J'ai totalement confiance, c'est énorme ! comme mon bras qui va éclater !

Lundi 21 août - Jour 4 

06:00. Je n'ai pas dormi. Normal ! Je revois des visages d'hier ! Les mêmes sourires et les mêmes gentillesses. Mais comment font-ils pour tenir ?
On me prévient. On enlève la double perf (antibio). Je ne bois pas. Je ne mange pas. On me rassure, on m'explique clairement ce qui m'attend. Il faut ouvrir. Toute la matinée on vient me dorloter, parler.
14:00. Le bloc. On m'explique calmement. On me questionne, une anesthésie générale ce n'est pas courant pour moi. Je m'inquiète. Mes enfants, mes cours, je n'ai pas de vêtements, de produits de toilette... et puis en plus je ne veux pas déranger ce n'est pas grave, il y a des gens qui ont plus besoin que moi...
Keep cool ! On me demande ce que je veux écouter comme musique pour me détendre en m'endormant car ils en ont marre du piano du patient précédent, un adepte de Chopin. Un soignant se met à mimer un pianiste en apesanteur. Je suis éclaté, un  délire. Pour rester dans le classique je demande « le vol du bourdon », éventuellement le générique de « Maya l'abeille » et je finis par réclamer... Bob Marley.  Une infirmière s'approche et me glisse à l'oreille : « c'est génial mais on ne pourra fumer qu'après votre réveil. »
Je vois les lampes se mettre au dessus de moi, je m'exclame que c'est le top, je vais sortir bronzé.  La même infirmière me confirme :  «  c'est tellement efficace que même mes proches ont l'impression que je porte le masque à la maison. »
No woman no cry ! Zz zz zz 
17:00 Réveil. No woman no cry ! Retour dans ma chambre ! J'ai des sous-vêtements, des produits de toilette, mes proches vont me déposer mes cours, mes manuels...
Je suis serein mais je ne savais pas encore que j'allais avoir aussi mal. Je passe la nuit au secteur « orthopédie » où je me gave le soir avant de dormir... Antidouleur et reste de l'anesthésie ? Je dors un peu mais merde ! Ça fait mal !

Mardi  22 août - Jour 5 

Je suis transféré dès le matin au service voisin « maladies infectieuses ». j'y retrouve les mêmes sourires, la même bienveillance.
Putain que ça fait mal !
J'ai six trous dans le bras et on m'y a mis des « lames », « des gouttières » en silicone qui rentrent et sortent depuis le coude jusque sur le dessus de la main, avec un passage par le poignet. Mon bras était tellement gonflé et sous pression que les antibio ne pouvaient pas agir et ça commençait à atteindre l'épaule. L'objectif est de faire passer par ces « gouttières » du liquide pour évacuer... la merde ! Il était temps que j'arrive à l'hôpital me confirme le médecin.
Je ne peux pas plier les doigts, ça frotte contre les muscles, tendons, os ? Mes doigts sont-ils pliés ? Ma main est-elle ouverte ? Ma main en l'air ? Allongée ? En Bas ? Il faut que ça circule ! Putain ça fait mal !
Je fais de la guitare ! Merde ! Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ? Je ne pourrai plus jamais jouer ?
Putain ! De la glace, ça soulage ! J'en veux tout le temps ! Dehors, après ce mois de juillet pourri, c'est le cagnard ! J'ai chaud sous mon bandage ! Merde ! j'ai mal ! Ça brûle ! Ça démange !
Je bouffe du paracetamol par poignées ! Un anti douleur dure quatre heures ! Il ne fait de l'effet que quelques secondes... c'est trop court ! De la glace ! De la glace ! Je suis le « Yetyran ! De la glace ! Et les antibio qui me... Le silence de la nuit et la douleur qui me tient en joue, je reste muet. Je ne veux pas déranger, ces blouses blanches ont tellement à soulager, à accompagner, à soigner... J'entends le glissement de leurs allées et venues, toute la nuit, elles opèrent., sans répit. Ça me rassure.


Jeudi  24 août - Jour 7 

Je manque de sommeil. Il fait chaud. J'ai mal. J'ai bossé mes progressions pour essayer de me calmer, penser à autre chose, me rassurer pour l'après... je pense à mes enfants qui passent pourtant chaque jour. La rentrée approche. Mes élèves. Je dois être prêt. Ça va bien se passer... Je vais sortir. Quand ?  Tout dépend des analyses sanguines. J'ai mal ! Bordel ! J'ai mal !
Le personnel soignant est adorable. On discute dès qu'on peut ! On rigole tant qu'on peut ! Enfin pour moi c'est beaucoup. Je suis admiratif.
Dès l'opération, ma main a dégonflé, c'est impressionnant. Mais je suis lacéré, et à l'endroit de la piqûre,  là où il y avait les boules, je n'ai plus de peau sur 3 ou 4 cm, c'est à vif.
10:30. C'est jour de fête, on m'enlève les « gouttières ». Les analyses sont bonnes. Pas d'anesthésie. Ah ? 
Me voici entouré de cinq infirmières. Pour certaines c'est une première, donc elle souhaitent assister à ma libération !  J'aurais dû faire payer l'entrée mais je suis flatté de voir autant de jolies demoiselles penchées sur... mon bras ! On rigole ! Une fée a discrètement tout retiré et fait le pansement en un temps défiant tout réalisme. Mince ! c'est déjà fini et elles ne peuvent pas rester plus longtemps.
Le panard ! J'en profite pour enfin me vêtir de ma garde robe personnelle et descendre dans le hall d'accueil de l'hôpital. Je vais vérifier que ma bagnole est toujours là. Bref, je m'occupe comme je peux, droit, heureux qui comme Ulysse a atteint le rez-de-chaussée. En plus, je suis fier de mon nouveau bandage ! Ça fait moins "égyptien".

Vendredi  25 août - Jour 8

Je quitte l'hôpital. Je n'ai plus mal, le retrait des lames a été une véritable libération. Est-il vrai que l'on s'habitue à la douleur ?
Je prends quatre semaines de soins infirmiers quotidiens à domicile et une rééducation en kiné. Je peux, je dois jouer de la guitare m'a dit le chirurgien quil me faudra revoir fin septembre. Il est vrai que toute la mécanique est aussi tendue qu'une corde de mi aiguë.
Mon bagage fait, je vais saluer tout le personnel qui m'a accompagné et leur témoigner l'admiration que j'ai. J'aperçois Fiona qui est  en train de défaire MON lit tandis que Julie installe du matériel dans MA chambre... un patient attend déjà dans le sas. Elles me sourient, pétillantes comme toujours,  et me disent... : « Merci Monsieur X et prenez bien soin de vous ». Je reste comme un con !

Sale petite bestiole mais quelle leçon Mesdemoiselles !

Merci Phil pour ce compte rendu détaillé.  :good:

Nelo 38

Quelle épreuve, heureusement passée et qui ne devrait pas laisser de séquelle.
Soigne toi bien et bonne reprise.  :)
Nelo 560
Stellar s18sx

M16

contre les piqures d'insectes en tous genres et+ nous utilisons cet appareil depuis des décennies. C'est un système piezo qui produit une étincelle; Quand on le met en contact sur la peau à l'endroit de la piqure cela entraine une micro cautérisation. En fonction de la nature de la piqure il faut faire plusieurs applications. C'est presque indolore, et dans notre cas on le trouve très efficaces, ça ne prend pas de place, c'est durable achetés dans les années 80 ils fonctionnent toujours (ils ont un autre look mais le principe est le même), en bref on en a toujours à porté de main et on l'emmène partout. Sur une piqure importante qui peut être d'insectes, poissons, plantes etc il ne faut pas hésiter à bombarder la zone. https://www.auvieuxcampeur.fr/activites/voyage/hygiene-sante-et-entretien/mousti-click.html