[Matos Bivouac] Snugpak Stratosphere, entre sursac et tente

Démarré par SOK, 18 Mars 2018, 06:49:02

« précédent - suivant »

SOK

Salut

Je n'avais pas trop suivi le forum ces derniers mois, je profite du passage pour signaler un intermédiaire entre sursac et tente que je viens de tester.
https://www.snugpak.com/outdoor/tents-shelters/stratosphere
(on trouve des démos sur youtube etc).

J'ai a priori une bonne tente (Vaude Taurus "2 places" UL - en pratique étroit pour 2) légère, couleur discrète, compacte et confortable (hauteur, abside), mais souvent je me dis qu'un sursac suffirait si ce n'est qu'il faut se protéger des moustiques, de la rosée et/ou de la pluie. Je cherchais donc depuis un moment un sursac avec fermeture totale et arceau pour le haut du corps. On trouve des trucs hors de prix à plus de 400 €* ou de rares modèles plus abordables mais pas bien (pas du tout ?) distribués en France comme un modèle de la marque Chinook.
Du coup quand j'ai repéré que le Vieux Camp. distribue le modèle ci-dessus je suis allé le monter sur place pour vérifier, et combiné avec un Tarp si grosse pluie ça m'a semblé une bonne alternative à la tente si pas de trop mauvaises conditions météo attendues.
Vu le tarif raisonnable je l'ai pris, et testé en bivouac le w-e dernier**, sans tarp au-dessus malgré les petites averses.

Plutôt content pour l'instant.
Il faut être attentif aux fermetures éclair, mais ça a l'air d'un produit honnête en terme de rapport qualité prix.
Évidemment, comme attendu, ça protège moins qu'une tente, mais plus qu'un sursac.
Protégé du vent et de petites averses.
Relativement confortable.
C'est la première fois que je ne me retrouve pas à coté de mon matelas dans la nuit.
Pas de condensation, bien respirant.
Je dirai plutôt pour taille S à M voire L, probablement moins bien pour format XL, XXL ...
J'ai réussi à me changer à l'intérieur mais clairement ça n'est pas prévu pour ça !!!
Facile à ranger et à faire sécher.
Bon sac de compression, mais pas assez étanche si immersion (coutures), et donc à sur-protéger dans un autre sac en kayak.

Plus de retour au cours de la saison si utile.

Bonnes balades !

___

* ceci dit quand on y pense c'est juste l'équivalent de 3-4 nuits d'hôtel à Paris, pourtant moins reposant que 3-4 nuits en pleine nature.
** http://www.ckdm.fr/2018/03/14/randonnee-en-mer-la-londe-les-maures-giens-du-9-au-11-mars-2018/

Pacificateur

#1
Bon sang ! elle est deux fois plus petite que ma vielle Coleman, en deux place, qui est en fait une mono pour un Xl.
Du coup, la prise eau vent, quasi zéro !
Abordable, mais quel est son prix, je ne le trouve pas ?

Par contre les photos encadrées dans la boutique... spécial armée russe, photo de Poutine avec alcool devant ! militaires en actions, protection pare balle pour unité spécial   :lol: . c'est l'autre outdoor ! celui de l'endurance.
Kayak: Fibre: RiuMar Xatrac/ Polyéthylène: RoToMod Tempo pèche/ Gonflable: Sévylor River K2. Depuis,1993: 28 kayaks et idem en pagaies.
Pagaie: G-Power Twister (slalom)/ Braca Typhoon 60 (rando)/ Double Dutch (rando)/ Bois: GreyOwl Tempest/ Trad fait main, red cédar.

SOK

Citation de: Pacificateur le 18 Mars  2018, 08:19:17
Bon sang ! elle est deux fois plus petite que ma vielle Coleman, en deux place, qui est en fait une mono pour un Xl.
Attention c'est plus un sursac avec arceau qu'une tente.

Citation de: Pacificateur le 18 Mars  2018, 08:19:17
Du coup, la prise eau vent, quasi zéro !
Mais le vent plaque la toile sur le duvet directement.

Citation de: Pacificateur le 18 Mars  2018, 08:19:17
Abordable, mais quel est son prix, je ne le trouve pas ?
prix au vieux: 159 €, on trouve moins cher en ligne, mais comme je suis bien content qu'il y ait une boutique près de chez moi avec des bons conseillers qui permettent de déballer le matos pour l'essayer ... pas regardé autres boutiques.

Citation de: Pacificateur le 18 Mars  2018, 08:19:17
Par contre les photos encadrées dans la boutique... spécial armée russe, photo de Poutine avec alcool devant ! militaires en actions, protection pare balle pour unité spécial   :lol: . c'est l'autre outdoor ! celui de l'endurance.

Présentation tout à fait "pacifique" sur le site de Snugpak indiqué plus haut ( https://www.snugpak.com/outdoor/tents-shelters/stratosphere ) mais c'est vrai qu'ils fournissent les militaires aussi.

Pacificateur

Franchement c'est top, j'attends ton retour.
La mienne prend trop de place, + mise en oeuvre, trop de condensation au matin, bref comme lu à une époque, il faut mettre du P.q dans les coins, pour prendre l'eau...
Minimalisme = discrétion, ce qui n'est pas mon cas. et à découvert contre le chemin de hallage sur le canal du midi, par exemple ce que je vise. malheureusement je ne pourrais l'amortir.
Bonnes balades à toi et au plaisir de te lire plus souvent :coucou: .
Kayak: Fibre: RiuMar Xatrac/ Polyéthylène: RoToMod Tempo pèche/ Gonflable: Sévylor River K2. Depuis,1993: 28 kayaks et idem en pagaies.
Pagaie: G-Power Twister (slalom)/ Braca Typhoon 60 (rando)/ Double Dutch (rando)/ Bois: GreyOwl Tempest/ Trad fait main, red cédar.

gilles 77

 :coucou:
Ce produit est très sympathique (look, couleur). :thumbup:

Pourquoi dis tu ça :  " Évidemment, comme attendu, ça protège moins qu'une tente, mais plus qu'un sursac. "

1130 g  :balloon:
Il aurait même pu aller jusqu'au poids fatidique de 1000 g en ne mettant qu'un seul arceau, mais ça aurait été moins stable.

Vivement une prochaine averse, pour un bon test  :bretagne:

SOK

Citation de: gilles 77 le 19 Mars  2018, 13:43:27
Pourquoi dis tu ça :  " Évidemment, comme attendu, ça protège moins qu'une tente, mais plus qu'un sursac. "

Ca n'est pas évident pour vous ?

plus de 3/4 de la longueur : idem sursac (toile contre duvet)
moins d'1/4 de la longueur : couvert + "espace" idem tente mono-paroi en plus bas

Tout couvert, on met le matelas à l'intérieur (idem tente), mais toile directement posée contre duvet comme un sursac

https://youtu.be/c-HHYum58Ns?t=6m10s
---

Bon, je ferai un retour plus tard si je trouve le temps de randonner, avec photos.

gilles 77

Pour moi, ça ne me parait pas évident.
Peut être par ce que j'ai l'habitude d'acheter des " merdes "
( j'aime bien les merdes !  :W ).

5000 mm de colonne d'eau , waterproof, ça me semble plutôt engageant .

Coté tente Ultralight, Donc mono paroi, certains disent qu'en se tournant il touche
parfois le toit et les cotés de la toile. https://www.amazon.fr/10052-Tente-ultra-l%C3%A9g%C3%A8re-Minilite/dp/B0017HO182/ref=sr_1_6?ie=UTF8&qid=1521543119&sr=8-6&keywords=tente+ultralight
Et coté condensation, c'est plutôt efficace, même si on peut faire pire avec un sac de couchage
d'urgence en couverture de survie.

Je ne conclu pas sur des évidences, je veux des tests, il y a tellement de paradoxes  :yes:

ps: Quand je vois la photo sur le site de vente, ce n'est pas d'être mouillé que j'aurais peur,
mais c'est d'être piétiné par un troupeau de vache, au réveil  :p .

NATH 78

#7
:jumpy: :jumpy: :jumpy: Et dire que j'ai passé 2 jours à réfléchir à ce que je devais prendre et une nuit quasi blanche à visionner tout ce que je pouvais trouver sur le sujet... et la réponse était LÀ !!!

Pile poil, j'ai pris ce modèle ( :D ) : je l'ai commandé ce matin et je l'attends d'un jour à l'autre (enfin, il va quand même falloir être patiente). Je cherchais plus qu'un sursac mais moins qu'une tente, mais avec un minimum de confort : tout est dans la "capuche" qui me permettra de ne pas me sentir enfermée tout en me protégeant des bêtes qui piquent, qui sucent le sang, qui rampent et qui grattent... (a priori, pas de vaches qui piétinent les kayakistes où je vais) et puis la largeur semble honnête (d'autant que je ne suis pas grande) pour pouvoir bouger, se tourner, se détendre...

Je voulais aussi une ouverture large (pour ne pas devoir rentrer comme dans le modèle OR par exemple), et j'ai longtemps hésité avec l'Aqua Qu'est, qui est sensiblement au meme prix mais avec de moins bons retours concernant le matériau et, semble-t-il des pbs de condensations.

Après, d'autres modèles étaient intéressants mais me semblaient bcp trop chers : Carinthia, Rag, ... Je voulais aussi garder un bon rapport entre le besoin impératif de faire de bonnes nuits et un prix abordable (d'autant que je ne suis pas certaine de réutiliser souvent ce bivy car j'espère pouvoir réutiliser ma tente à l'avenir qui est autrement plus confortable !) mais je me suis fait la même réflexion de Annickemmanuel sur le prix d'une chambred'hôtel...

Maintenant, je me demande si je pourrai mettre mon matelas gonflable (1er prix de chez D4, super pratique, gonflable) DEDANS ou DEHORS (en mettant des velcros ? une bande pour le maintenir ?) et si je vais supporter le duvet car même si il peut faire frais la nuit ça peut peut-être aussi être trop chaud si je suis confinée (plus que dans une tente en tout cas)...

Je ferai des photos à réception (et un retour plus complet fin juin) :)


Kay74

J'ai regardé avec intérêt ce produit cependant je reste sur une option simple qui fonctionne très bien aussi pour un petit kilo pas plus. Je prends simplement le double toit d'une tente de raid ( couleur kaki) de chez D4  + une feuille de polycryo ou une couverture de survie en tapis de sol et cela me fait une assez grande tente avec laquelle j'ai déjà essuyé un orage monumental en montagne sans aucun inconvénient. Le tout pour 100 € de mémoire.


Bonnes navigations et merci de cette présentation.

bernardo

#9
bjour


j ai eu une tunnel du meme genre !!!  :eek: plus jamais je me servirais de ce genre de tente


une bonne VAUDE  taurus uoune HUBA HUBA  c est quand meme plus confortable


(je mesure 1.85 pour 90 kilos  :jumpy: et j ai quand meme 69 ans !!! alors moi les cerceuils j en veux pas )   en kayak on a de la place pour stocker une tente normale   


meme en velo malgrè son poids je ne prends pas

SOK

Salut

Pas re-testée depuis, peut-être cette semaine.

@Nath : oui ton matelas rentrera. N'étant pas très grand, j'ai même de la place au fond pour y mettre un sac.
Pour bouger à l'intérieur ... ça n'est quand même vraiment pas prévu pour ça !
Chaleur ? Je ne sais pas, utilisée début mars, ni trop chaud ni trop froid. Possible d'ouvrir pour avoir une bonne partie en moustiquaire.

@Kay74 & Bernardo :

1/ Les m.... de D4, testées, ça va bien jusqu'au jour où ... coincé sur Ouessant, 3 jours de pluie avec une tente qui prend l'eau par dessous et par dessus. Idem matelas, bien jusqu'au jour où ... on se retrouve sur les cailloux à 2500 m d'altitude (pas en kayak !) à 2 jours de marche d'une boutique.

2/ Du coup une bonne Vaude 3 fois plus cher qui dure au moins 3 fois plus longtemps !  C'est évidemment mon choix pour une longue rando. Le bivy c'est l'option rando discrète de 3-4 jours en Méditerranée, plantage déplantage au crépuscule. Pour la Bretagne ou l'Ecosse, c'est Vaude + Tarp !

samy

SOK, tu as pointé du doigt à peu près tous les (rares) avantages et inconvénients de ce type d'abri.
Si tu pars sur l'option d'emporter en plus un tarp avec cet abri, cela commence à faire sérieusement lourd et plus ou moins redondant pour espérer un niveau de protection acceptable contre la pluie.


Pour ma part, je ne supporte pas les abris où l'on ne peut pas tenir assis (c'est un avis personnel qui n'engage que moi), c'est très très rapidement très inconfortable. Tu dis toi même qu'il est difficile de se changer dedans, ce que je conçois tout à fait.


Cela fait plus de 10 ans que je ne me sépare pas de ma tarp, et avec 2.5m x 3m pour quelques centaines de grammes, c'est très confort et permet une très bonne protection face aux éléments. Et surtout, on peut bouger tranquille en dessous sans se sentir engoncé.
Alors au choix pour moi c'est :
- tarp (même sous la pluie)
- ou à la belle étoile (j'ai emporté mon abri pour la sortie toute récente de 2 jours sur le Rhône avec mon kayak... et bien l'abri est resté plié, c'était à la belle étoile. Le ciel me l'a bien rendu d'ailleurs, c'était magnifique !


Et je pense aussi que partir du principe qu'on est en kayak et que donc on peut emporter plus lourd ne se justifie pas. Pourquoi transporter lourd inutilement lorsqu'il existe des alternatives plus légères ?

SOK

Je me rappelle d'une nuit à la belle étoile (dans le 29 N !) où un renard était venu nous rendre visite ... magique.
Mais sinon, les moustiques ou les puces de sable, ça m'empêche de dormir ... (je n'envisage même pas une seconde une nuit sans protection à Giens, dans la lagune Venise , ou en bord de rivière !). Et puis les rat sur la tente ça va bien, dans le duvet ... Et puis l'humidité du matin sur le duvet, bof. Chacun ses petites sources d'inconforts !

NATH 78

#13
J'ai reçu mon sursac :D :D

Je l'ai testé ce soir dans le jardin avec le matelas gonflable (il fait tellement chaud que je suis incapable de le faire avec le duvet en plus).

La partie "capuche" est assez large et les 2 ouvertures moustiquaires très bienvenues (sinon, ça serait étouffant et "claustrophobiant"). J'espère que je pourrai bouger un peu mieux les pieds en mettant un sac au fond, par exemple, pour soulever et donner une forme plus rigide à la partie du dessus car là, elle me tombait dessus et ça collait avec la chaleur étouffante de cet après-midi.

j'ai essayé de mettre les photos qui parlent le mieux pour l'aspect "dimensions" : le matelas rentre à l'aise en longueur (il mesure 1,80 x 48 cm, et il reste de la marge). Après, au niveau largeur, il ne faut pas être un gros/grand gabarit pour pouvoir se tourner une fois le tout fermé.

Le montage est basique, réglé en 2 minutes, et remballer le tout est un jeu d'enfant.

Bref, pour le moment je suis très contente de mon achat... verdict final mi-juin !
:D

NATH 78

#14
STRATOSPHERE, LE RETOUR ou "Comment j'ai survécu dans mon bivouac" :D

Le camping sauvage étant interdit à Minorque, chacun de mes petits camarades co-kayakistes (nous étions neuf) y est allé de sa solution de remplacement (tarp, moustiquaire, ...) pour se protéger du froid, de l'humidité, de la pluie et des moustiques avant, pour certains, de lâcher prise et de finir à la belle étoile.

Avec ma « Stratosphère », c'était quand même moi la plus gâtée...

Nuit 1 : Après un endormissement rapide (voyage et première journée de kayak obligent), je découvre en pleine nuit et avec horreur que l'intérieur de mon sursac est glacial et trempé (de condensation) et, avec encore plus d'horreur, j'aperçois comme des flaques d'eau (si si !) sur le dessus de mon duvet  : je me réfugie comme je peux sous mon duvet (resté chaud et sec mais je n'ai à ce moment ni le cœur à le réaliser ni à m'en réjouir) et je tente de survivre dans ce nouvel environnement hostile, froid et humide où je vais, c'est sûr, attraper un rhume, une angine, une pneumonie, .... D'ailleurs, j'ai déjà un peu mal à la gorge... Je me rendors par intermittence sur des images d'antibiotiques, d'amygdales douloureuses et de kleenex usagés. Mon séjour est ruiné. Le lendemain, tout est certes trempé (le dessus du sursac avec la rosée, l'intérieur du sursac avec la condensation et le dessus du duvet qui touche l'intérieur du sursac) mais l'intérieur du duvet est resté bien chaud (et sec) ce qui me rassérène un peu pour la suite. D'autant qu'avec leurs autres solutions (moustiquaire, matelas gonflable, belle-étoile, duvet & sursac, ...) mes huit petits camarades d'inconfort subissent les mêmes inconvénients et doivent eux aussi tout mettre à sécher chaque matin. Et de fait, le lendemain, tous nos couchages sècheront au soleil retrouvé.

Nuit 2 : Orage, eau désespoir : il pleut, il tonne : j'observe les éclairs à travers ma moustiquaire. Une pluie d'orage s'abat sur notre campement. Allongée sur le dos, je reçois les trombes d'eau avec un accablement total : j'ai un vrai, grand, moment de solitude et je me rappelle m'être dit, en pleine désolation «alors là, c'est le pompon... ». Je me demande déjà comment tout va pouvoir sécher le lendemain... Un endormissement et un réveil plus tard, la pluie torrentielle s'est calmée : j'entends de lourds « ploc » très espacés sur le dessus de mon sursac : sauterelle ? criquet ? ou bien les dernières gouttes de pluie de l'orage qui s'éloigne ? Je me rendors. Le lendemain tout sèchera, comme la veille, sous un beau soleil matinal.

Nuit 3 : je décide de fermer la moustiquaire qui se trouve sous mon visage pour que le tissu du haut du bivy se tende davantage et touche le moins possible le dessus de mon duvet. Je cale aussi deux gros sacs, celui avec les affaires qui ne me quittent jamais (papiers, lunettes de soleil, ...) et celui avec mon nécessaire à réveil (cafetière, café, ... ), serrés l'un à côté de l'autre et tout au fond du sursac, le plus à la verticale possible afin de soulever au maximum la toile du dessus. Tout compte fait, ça ne sera pas une mauvaise nuit. Je commence à m'habituer à mon couchage de fortune, d'autant que le lendemain, comme d'hab., tout sèchera au soleil avant d'être replié et rangé au fond des caissons.


Nuit 4 : Je me suis installée beaucoup trop près du rivage. A minuit, n'y tenant plus et ne pouvant supporter davantage le bruit incessant du ressac qui fait echo dans le silence, je décide de déménager d'autant que je suis également inquiète de la montée de la marée (qui nous a souvent obligés à reculer nos kayaks de plusieurs mètres) qui pourrait frôler mon emplacement, lécher mon bivouac, saper le sable sous mon couchage et m'emporter d'une vague puissante (tant qu'on y est !). Je décide de décamper. Je sors du bivy, l'attrape par les pieds, le tire à reculons jusqu'à l'autre bout de la plage et le cale contre une dune. Le tout est un peu en biais mais mon matelas me stabilisera. Je me rendors. Le lendemain, les traces de mon déménagement marquent le sable de sillages profonds, comme le traineau du Père Noël, mais tout compte fait, je suis bien contente de mon bivouac si facile à déplacer avec tout son contenu (matelas, duvet, sacs, ...) en cas de besoin.


Nuit 5 : Je me décontracte et prends goût à retrouver, le soir, mon petit palace. J'apprécie sa facilité d'installation, notamment par rapport à un tarp qui demande des supports (arbre, kayak, pagaie, ...) et son faible encombrement qui me permettent, le soir, de m'installer rapidement et pratiquement n'importe où. Il reste quelques petits détails que j'améliore au fur et à mesure : son accès par exemple, via sa fermeture éclair qui est placée très bas, qui fait que lorsque je rentre dedans je ramène immanquablement beaucoup de sable à l'intérieur : un grand sac plastique coincé sous le sursac et maintenu devant l'entrée avec de grosses pierres jouera les paillassons-maison et me permettra d'être indemne de sable les autres nuits.


Nuit 6 : mon bivy a la tête de travers. Un de ses arceaux est tordu et n'a plus sa jolie courbure initiale lorsque je monte la capuche. Il faut que je sois plus attentive lorsque je range mon couchage dans les caissons et que j'évite de mettre les 2 arceaux pliés n'importe comment. En attendant, cela donne un air bancal au plafond de ma maison mais rien de grave.


Nuit 7 et suivantes : je suis maintenant rôdée. Dans la partie duplex, de chaque côté du matelas, au niveau de ma tête et là où il y a le plus de largeur, je garde, sur ma gauche, une bouteille d'eau, mon appareil photo et mes gants. A droite, mes autres petites affaires pour la nuit. Au premier étage, mes lunettes de vue (à ne surtout pas écraser) trouvent leur place dans le filet juste au-dessus de ma tête, à côté de la lampe frontale qui fait office de plafonnier. La suite parentale, bien organisée, reçoit mon duvet grand ouvert ce qui me laisse la possibilité de me retourner facilement, sortir les jambes de la couette, ... , et mon matelas gonflable (indispensable) m'isole parfaitement du sol. Je sais que je peux laisser le dessus de mon sursac continuer de vivre sa vie entre condensation, rosée, petite pluie, vent, sable, ... , car tout sèchera le lendemain et que je suis à l'abri et au chaud sous mon duvet bien douillet. Je ne suis plus non plus dérangée par le ressac dont j'ai appris à m'éloigner, ni par les petites bêtes qui sautent, grattent, grognent, courent, rampent, reniflent, mangent, chassent, creusent et tournent autour de moi car elles ne peuvent pas m'atteindre. J'ai aussi appris à orienter mon campement en fonction de la direction du vent nocturne qui souffle son air frais au travers de la moustiquaire. Et j'utilise enfin toutes les commodités de la buanderie (dessus du sursac) où je mets chaque soir un peu de linge à sécher (serviette de bain, gant, ...).


Décidément, il en faut... vraiment très peu pour être heureux. :D :D :D